FORCE
ET FOOTBALL
1) Le football nécessite
:
- Un développement musculaire
équilibré pour résister aux agressions liées essentiellement à la
grande répétitivité des actions courantes de cette activité sportive
ainsi qu'aux différents chocs.
- Une qualité de puissance explosive pour une mobilisation très
rapide du corps dans un espace restreint (horizontal ou vertical),
ou pour une frappe violente dans le ballon.
- L'aptitude à conserver un haut rendement de puissance pendant
toute la durée du match.
On distinguera alors
:
- Une musculation générale ou " complémentaire " réalisée dans un
but de prévention, de protection du footballeur.
- Une musculation spécifique répondant d'une part aux besoins de
puissance du train porteur, et d'autre part à la nécessité de rendement
ci-dessus exprimé.
2) quelques règles
fondamentales :
- La musculation générale
précède la musculation spécifique.
- La musculation sans charge précède la musculation avec charges.
- La musculation avec charges s'introduit progressivement, dès l'âge
de 15-16 ans, dans un souci d'initiation technique (placement, respiration,
rythme, sécurité…).
- La musculation générale se poursuit durant toute la carrière du
joueur et doit s'adapter aux besoins de chacun.
- La musculation spécifique doit être programmée et réalisée avec
prudence car elle intéresse des groupes musculaires déjà largement
sollicités lors des entraînements et des matchs de football.
Contrairement à certaines
idées reçues, nous affirmons que : ce n'est pas la musculation qui
blesse le joueur de football, mais une musculation mal faite… …
ou pas de musculation du tout, idée développée par ceux qui pensent
que le football pratiqué à haute dose génère sa propre préparation
physique, générale et spécifique, et se suffit à lui même… La musculation
fait parfois mal, car en réveillant la douleur, elle révèle le problème
existant ; en musculation on ne triche pas, on ne s'économise pas…
Ainsi le travail en flexion fait mal au genou d'un joueur atteint
de condropathie rotulienne. Faut-il pour autant abandonner la musculation
de sa cuisse et le laisser de plus en plus courir sur une seule
jambe (drôle de technique !) et utiliser la jambe valide (qui ne
le restera pas longtemps !)... ?
LA
MUSCULATION COMPLEMENTAIRE
1) Le football est
un sport agressif… C'est un sport :
- de contact violent
avec le ballon (frappes répétées…)
- de contact avec le sol (réceptions après sauts, roulades, grand
nombre de foulées, plongeons, tacles…)
- de contact avec l'adversaire ( tacles, duels…)
- asymétrique (jambe d'appui, jambe de frappe)
- de rotation (" armé ", frappe…)
Qui peut entraîner :
- des traumatismes provoqués
par un choc violent avec le sol, l'adversaire ou le ballon.
- Des microtraumatismes liés à l'aspect répétitif des actions ou
des contacts avec le ballon ou le sol. Les principaux problèmes
répertoriés par les équipes médicales spécialisées se situent, par
ordre d'importance de leur apparition, au niveau :
- des muscles extenseurs
et fléchisseurs de jambes (élongations, déchirures,contractures...),
- des genoux (tendinites, condropathies, ligaments, ménisque…)
- les chevilles et les pieds (entorses, " semelles ", talonnades,
tendinites…),
- le bassin et le dos (douleurs chroniques, sciatiques, pubalgies…)
- les membres supérieurs (entorses, contusions, …)
3) …Qui réclame une
préparation spécialisée :
Les modalités de travail
en musculation complémentaire doivent être adaptées à la nature
du résultat visé, c'est à dire le maintien d'un intégrité corporelle
qui ne limite pas pour autant les qualités de coordination-puissance
nécessaires au joueur de football. Cela se fera par un renforcement
adapté de l'ensemble des muscles participant aux mouvements, la
contention des articulations sollicitées et la maintien d'un équilibre
inter-segmentaire. La musculation complémentaire est un élément
de prévention parmi d'autres. Elle nécessite donc une approche individualisée
et une coordination avec le secteur médical. Elle doit être permanente
(plan de carrière, plan annuel, cycle…) car elle est prioritaire.
LES
PRINCIPAUX EXERCICES DE MUSCULATION COMPLEMENTAIRE
LA CHEVILLE ET LE GENOU
Exercices de proprioception
Ex : debout sur 1 jambe, en position demi-fléchie, le pied bien
à plat au sol :
- sur le sol, puis sur une surface bombée ou étroite, enfin sur
une surface mobile (plateau de freeman).
- Regard au sol, puis à l'horizontal, enfin les yeux fermés.
CUISSES
Les extenseurs (les
vastes) Extensions alternatives à la machine à quadriceps (type
CYBEX) en travaillant sur l'angle terminal, pieds en flexion et
en rotation interne ou externe. Flexions complètes alternatives
en excentrique. Les fléchisseurs (Ischios jambiers) Flexions alternatives
à la machine à ischios. Travail dynamique aux sandows.
TRONC
Les abdominaux Les muscles
du mouvement (portions hautes et basses des abdos) Travail des muscles
toniques (gainage) Les dorsaux lombaires Extensions du tronc sur
jambes fixes, mobilisations alternatives des jambes sur tronc fixe
POUR TOUS LES JOUEURS
ET LES GARDIENS EN PARTICULIERS :
BRAS
Les fléchisseurs Travail
de flexion Les rotateurs Travail avec sandows (surtout externes)
Les élévateurs Développés assis. Soulevés écartés. Les abaisseurs
Tirage " nuque ". tirage vers le bas à la poulie.
EPAULES
Elévateurs Soulevés d'épaules
Abaisseurs Tirages vers le bas (grand dorsal) Fléchisseurs Suffisamment
travaillés dans la musculation (pectoral) Extenseurs Tirages à plat
ventre ou inclinés (" devant "). Rowing (les " scapulaires ")Travail
très important pour le gardien de but.
LA
MUSCULATION SPECIFIQUE
1) Le football
est un sport de force-vitesse qui réclame :
- Une grande vitesse
de déplacement horizontal.
- Une mise en action courte dans toutes les directions à partir
de positions variées.
- Des changements de directions dynamiques.
- Une grande puissance de saut : Sauts sans élan, en réaction, avec
élan latéral et duel.
- Une grande puissance de frappe.
2) Cela nécessite
- une grande puissance
et une parfaite coordination des muscles extenseurs et fléchisseurs
des différents leviers du train porteur :
- pieds-jambes - jambes-cuisses - cuisses-bassin.
- Une grande puissance des muscles de l'armé et de la jambe de frappe.
- Et aussi : Un gainage
du tronc (rôle important des abdominaux…) qui, en permettant un
meilleur rendement des forces mises en jeu (chaîne d'impulsion efficace
pour une transmission des forces du haut du corps vers le bas, point
d'appui pour la jambe de frappe…), favorise :
L'utilisation des forces
de détente verticale, d'accélérations et de freinage. La force et
la précision de la passe et de la frappe. D'autre part, il contribue
à la protection du joueur contre les traumatismes dorso-lombaires
provoqués par la répétition des foulées et des sauts en position
déséquilibrée (le plus souvent en antéversion). L'entraînement de
la force : L'entraînement de la force chez les enfants est une pratique
très largement controversée. On déconseille aux garçons et aux filles
de soulever des charges lourdes en raison des risques de traumatismes
éventuels qui pourraient perturber les processus de croissance.
L'entraînement de la force associé à une alimentation correcte est
indispensable à la croissance normale des os. L'exercice augmente
essentiellement la largeur, la densité et la force des os, mais
n'affecte pas leur longueur. Cependant, les enfants pré pubères
peuvent développer leur force par un entraînement de musculation.
Les gains de force, à cette période, sont dus aux adaptations nerveuses
car il y a très peu de prise de masse musculaire. Un tel entraînement
ne doit être qu'un élément parmi d'autres pratiques physiques, qui
doit aider au développement des aptitudes générales de l'enfant.
1) Recommandations
pour établir un programme de musculation chez l'enfant :
Jusqu'à
7 ans : Commencer
par des entraînements de faible durée comportant des exercices sans
charges ou à charges très faibles ; apporter les notions d'entraînements
; insister sur les apprentissages techniques utilisant la pesanteur,
le travail avec partenaire.
8 à 10
ans : Augmenter
très progressivement le nombre d'exercices et la durée de l'entraînement
; insister pour chaque exercice sur les notions techniques ; n'utiliser
que les exercices simples et faciles à exécuter ; s'assurer qu'ils
sont bien tolérés.
11 à
13 ans : Renforcer
les notions techniques pour chaque exercice de base ; augmenter
très progressivement les charges ; tout exercice nouveau doit être
exécutée sans charge ou à charge faible.
14 à
15 ans : Augmenter
les charges et la quantité d'entraînement, insister toujours sur
les aspects techniques, introduire des gestes spécifiques à l'activité
sportive pratiquée. 16 ans et plus : Lorsque les notions précédentes
sont parfaitement maîtrisées, on peut se diriger vers les programmes
de type adulte. Note : Lorsqu'un enfant commence un programme de
musculation sans expérience préalable, il doit débuter au niveau
le plus bas, quel que soit son âge. L'entraînement doit tenir compte
de sa progression personnelle.
L'IMPORTANCE
DU GAINAGE
A tous les âges, mais
encore plus chez les enfants, il est primordial d'insister sur le
travail du renforcement de la sangle abdominale par des exercices
de gainages. Ce genre de travail tient une place très importante
dans les programmes de musculation chez les jeunes joueurs.
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