|
L'électrostimulation
:
L'entraînement
musculaire par électrostimulation. Un entraînement par ESM de 30
mn est plus efficace qu'un entraînement traditionnel de 1 à 2 heures.
Ce type d'entraînement se pratique essentiellement pour développer
la force, l'endurance anaérobie, et les capacités de coordination.
Il doit toujours se pratiquer avec des charges correspondant à la
force développée et avec une contraction volontaire du sujet associée
à la contraction électrique.
Introduction
Malgré
l'intérêt considérable porté à l'électrostimulation à travers de
nombreux et divers travaux fondamentaux et d'application, les conclusions
apparaissent très disparates. Cette grande dispersion des résultats
peut être considérée comme le reflet de l'extrême variété des conditions
expérimentales mises en place. De ce fait, l'électromyostimulation
reste encore problématique dans son application car les modalités
optimales d'application de cette technique (choix des intensités,
fréquences et durées des impulsions électriques, temps de travail
et de repos) sont encore mal maîtrisées, et semblent relever bien
souvent de l'empirisme. Ainsi l'application de l'électrostimulation
musculaire (ES) à des fins thérapeutiques ou d'entraînement suppose
que le praticien puisse disposer d'un matériel suffisamment ouvert
pour permettre un réel choix dans la forme de l'ES employée. Les
types de générateurs de courant leurs fonctionnalités et les types
de courants délivrés doivent être connus, le praticien doit aussi
avoir en mémoire les structures et les fonctions des tissus qu'il
va solliciter ainsi que leurs réponses élémentaires à une stimulation.
Les applications de la neurostimulation électrique sont nombreuses
: ES à visée antalgique, ES excito-motrice. Nous aborderons ici
essentiellement les connaissances liées à la stimulation excito-motrice
du muscle sain.
PRINCIPES
Lors de
la stimulation électrique percutanée d'un muscle normalement innervé,
les fibres musculaires ne sont pas recrutées directement, mais par
l'intermédiaire des terminaisons nerveuses des nerfs moteurs. L'excitation
des fibres nerveuses va alors dépendre de l'intensité et de la durée
de la stimulation. A chaque intensité supérieure au seuil d'excitation
de la membrane nerveuse, correspond une durée minimale d'application
du stimulus électrique en dessous de laquelle aucun potentiel d'action
n'est déclenché. L'intensité de la stimulation et sa durée minimale
d'application sont liées par une loi hyperbolique ou loi de Weiss
(relation intensité-durée), d'équation : I=Rh(Cr/t +1) Les termes
Rh et Cr sont constants et représentent respectivement la rhéobase
et la chronaxie. La rhéobase est l'intensité du courant au-dessous
de laquelle la stimulation électrique n'est jamais effective, quelle
que soit la durée du courant. La chronaxie correspond au temps pendant
lequel doit être appliquée une intensité double de la rhéobase pour
déclencher un potentiel d'action. t représentant la base de temps.
Cette relation intensité-durée à la même forme pour tous les types
de fibres nerveuses (mais aussi musculaires) et la mesure de la
chronaxie est généralement utilisée pour caractériser leur excitabilité.
La cellule est d'autant plus excitable que la chronaxie est courte,
ainsi la chronaxie est de l'ordre de 0.3ms pour les fibres nerveuses
myélinisées, 0.5ms pour les fibres nerveuses non myélinisées, et
comprises entre 0.25 et 1ms pour les fibres musculaires striées
squelettiques (Mercier 1992).
COURANTS
ÉLECTRIQUES
L'impédance
corporelle correspond à l'impédance " estimée " par le stimulateur
électrique, elle résulte de la combinaison des différentes impédances
(électrodes, tissus…) traversées par le courant électrique. Les
éléments isolants et faiblement conducteurs, comme la peau ou la
graisse, qui vont isoler électriquement des éléments beaucoup plus
conducteurs comme les électrodes et les fibres musculaires ou nerveuses,
vont se comporter comme un condensateur biologique. L'impédance
corporelle ne peut donc pas se représenter comme un simple circuit
résistif et dépend d'une multitude de paramètres comme l'état de
la peau, le pourcentage d'hydratation de la peau et de l'organisme,
le pourcentage de masse adipeuse, la concentration en électrolytes,
les changements hormonaux, la longueur du chemin conductif. La connaissance
de l'impédance permet de calculer l'énergie électrique dissipée
au cours de la stimulation, Pour un certain nombre d'études relatives
à l'optimisation des paramètres de la stimulation électrique, l'un
des critères important est la minimisation de l'énergie électrique
dissipée. Si en rééducation, il est communément admis que cette
minimisation correspond à l'utilisation d'une durée d'impulsion
égale à la chronaxie, il a été montré que ce résultat n'est valable
que si le modèle électrique est purement résistif. Ainsi l'énergie
électrique dissipée atteint un minimum pour des durées d'impulsion
comprises entre 200 et 600µs. Ordre de recrutement des différentes
unités motrices Depuis les expériences menées chez l'animal , nous
savons que les unités motrices (UM) d'un muscle sont mises en jeu
lors d'une contraction volontaire, selon une séquence rigide. En
effet, les petites UM à seuil de recrutement bas (type ST) sont
activées avant les grandes UM à seuil plus élevé (type FT). Cet
ordre de recrutement en fonction de la taille des UM est habituellement
appelé principe de grandeur ou principe de la taille. Plusieurs
études ont confirmé ce principe sous différentes conditions chez
l'homme : non seulement pour des contractions lentes, mais également
pour des contractions balistiques, en contraction isométrique, lors
de variations linéaires ou rapides de la force de contraction, ainsi
que lors de conditions dynamiques en général. Il est d'autre part
intéressant de souligner que ce principe n'est pas modifié par l'entraînement,
ni par une période d'immobilisation. Lorsqu'un muscle est activé
artificiellement par électrostimulation, il semblerait logique que
l'ordre de recrutement des UM soit différent de celui observé lors
des conditions naturelles d'activation. En effet, comme nous l'avons
vu auparavant, si le système neuromusculaire est intact, l'électrode
de stimulation, placée au-dessus du muscle, déclenche l'excitation
des fibres musculaires par l'intermédiaire des terminaisons axonales
et non pas par les fibres musculaires directement. Différents paramètres
influencent l'ordre de recrutement des fibres nerveuses le premier
étant le diamètre des axones en effet, leur excitabilité est proportionnelle
à leur diamètre. Cela signifie que les plus grosses UM sont activées
avant les plus petites et donc que l'ordre de recrutement des UM
est inversé par rapport à une activation volontaire du muscle. Néanmoins,
lorsque, comme chez l'homme, les électrodes sont placées sur le
muscle, il convient de tenir compte également d'autres paramètres
comme la distance séparant l'électrode de stimulation de l'axone.
Dans ces conditions, la stimulation a en effet tendance à favoriser
l'excitation des axones les plus proches de l'électrode. Sur la
base d'études anatomiques, il a été montré que ce sont les UM de
gros diamètre qui sont le plus souvent situées superficiellement
dans le muscle et donc plus près de l'électrode de stimulation.
De plus, l'électrostimulation met en jeu des récepteurs cutanés
dont on sait qu'ils favorisent le recrutement des plus grandes UM
au détriment des plus petites. De même, Snyder-Macler et al. (1993),
sur le quadriceps fémoral. ont rapporté une répartition d'environ
40 % de fibres I et 60 % de fibres Il, ces dernières étant situées
majoritairement en surface. Ainsi, l'électrostimulation provoquerait
un recrutement dont la tendance serait de recruter préférentiellement
les grosses unités motrices. Cependant, lors d'autopsies pratiquées
sur quatre sujets, n'ont trouvé que dans un seul cas une différence
significative de composition de types de fibres entre les régions
superficielles et profondes du quadriceps. Plus récemment, Knaflitz
et al. (1990) ont mesuré l'ordre de recrutement des unités motrices
lors de contractions électro-induites, à partir des mesures des
vitesses de conductions, des fréquences moyennes et médianes des
spectres EMG. Sur 32 sujets, 23 ont présenté un ordre de recrutement
comparable à celui enregistré lors de contractions volontaires.
D'après leurs conclusions, l'ordre de recrutement serait davantage
influencé par l'emplacement et l'orientation des fibres nerveuses,
ou des branches terminales des axones, dans le champ électrique
que par les caractéristiques d'excitabilité de ces fibres.
BASES
ANATOMO-PHYSIOLOGIQUES
Les cellules
musculaires et nerveuses sont uniques car elles possèdent une membrane
capable d'initier et de propager des potentiels d'action. Elles
ont en outre la possibilité d'être sélectivement perméables à certains
ions et molécules. Au repos ces membranes sont :
- facilement perméables aux ions potassium (K+) - relativement imperméables
aux ions sodium (Na+)
- imperméables aux grosses protéines négatives (anions) Une autre
propriété de ces membranes est, au repos, de pouvoir transporter
activement le sodium et le potassium de part et d'autre en utilisant
l'énergie de la cellule (ATP).
Cette pompe
à Sodium-Potassium permet de :
- faire sortir les ions Sodium (Na+)
- faire rentrer les ions Potassium (K+).
En conséquence
la distribution des charges de part et d'autre de la membrane n'est
pas identique:
différence de potentiel entre le milieu intra cellulaire et le milieu
extracellulaire
- excès de charges positives à l'extérieur (Na+)
- excès de charges négatives à l'intérieur(Anions-)
Le potentiel
de repos est de l'ordre de :
- 90 mV pour les cellules musculaires
- 75 mV pour les cellules nerveuses
Tant que
la membrane est intacte et qu'il existe de l'ATP pour permettre
le fonctionnement de la pompe le potentiel de repos est maintenu
constant. En réponse à un stimulus chimique ou électrique la perméabilité
membranaire au sodium et au potassium augmente. Comme à la fois
les gradients de concentration et électriques du sodium sont dirigés
vers l'intérieur, les ions sodium se déplacent vers l'intérieur
de la cellule et le potentiel transmembranaire s'approche de zéro.
Ce phénomène est appelé dépolarisation. La dépolarisation de la
membrane est tout d'abord progressive au fur et à mesure que le
sodium pénètre dans la cellule. Quand le potentiel transmembranaire
atteint un voltage critique (un seuil), la perméabilité au sodium
augmente brusquement. La dépolarisation est alors brutale . Les
forces électriques et chimiques agissant sur le potassium intracellulaire
tendent à l'expulser vers l'extérieur, le potentiel transmembranaire
est progressivement rétabli. Ce phénomène est appelé repolarisation.
Ces changements en réponses à un stimulus électrique ou chimiques
constituent ce qui est appelé le potentiel d'action. Si le stimulus
est d'excitation est suffisamment important pour dépolariser la
membrane jusqu'au seuil de déclenchement, le voltage transmembranaire
est modifié, mais à chaque fois de manière constante. Le potentiel
d'action répond donc à la loi du tout ou rien. La fréquence maximale
de génération de potentiels d'action sur une fibre est déterminée
par la durée des périodes réfractaires absolues et relatives. Elle
ne peut excéder 1000 Hz. Les nerfs périphériques sont composés des
axones des cellules nerveuses dont les corps se trouvent dans ou
au contact de la moelle épinière ou du SNC. La majeure partie des
nerfs périphériques contiennent des axones provenant de motoneurones,
de neurones sensitifs et du système végétatif. Ces nerfs sont donc
considérés comme mélangés. Une stimulation électrique sollicitera
donc à la fois des fibres nerveuses efférentes et afférentes. La
composante principale des muscles squelettiques est la fibre. Elles
sont allongées, cylindriques d'un diamètre compris entre 50 et 2000.Elles
sont classées suivant leurs caractéristiques (I, IIa, IIb...). Du
point de vue fonctionnel, la contraction musculaire n'est pas produite
par la contraction d'une fibre isolée. Un motoneurone innerve plusieurs
fibres qui ont le même type histochimique, constituant une unité
motrice. En général les fibres innervés par un motoneurone sont
généralement dispersées sur une grande partie de la section transversale
du muscle. Le nombre de motoneurones et donc le nombre d'unités
motrices activées est le premier déterminant de la production de
force.(recrutement spatial). Il semble exister un ordre de recrutement
préférentiel. Le SNC commande de commencer la contraction à partir
de l'activation des plus petits motoneurones(plus forte résistance
interne). S'il est nécessaire d'augmenter la force progressivement
de plus gros motoneurones sont mis en jeu (plus faible résistance
interne). Comme la taille des motoneurones est liée à la taille
au type de fibres musculaires innervées le recrutement des unités
motrices se fait généralement dans l'ordre suivant: - Unités de
type S (lente) - Unités de type FR (rapide, resistante) - Unités
de type FF (rapides fatigables) La seconde façon de réguler la force
est le contrôle de la fréquence de décharge des unités motrices.(recrutement
temporel). La fréquence de décharge des unités motrices chez l'homme
lors de contractions volontaires n'excède guère 30 à 40 Hz. Pendant
la contraction volontaire, les unités motrices sont recrutées de
manière asynchrones. Ceci a pour effet de lisser la tension externe
du muscle même si la fréquence de décharge des unités motrices est
en dessous du niveau susceptible d'obtenir une fusion tétanique.
La fréquence de décharge des unités motrices lors de la contraction
volontaire n'est pas identique pour toutes les UM.
ÉLECTRODES
DE SURFACE ET POSITIONNEMENT
En électrostimulation,
le choix de la taille des électrodes est dicté par l'objectif de
la stimulation et par l'effet recherché, mais doit également tenir
compte de la taille des muscles à stimuler (électrodes plus grandes
pour le quadriceps que pour les muscles du bras par exemple). Malgré
tout, on sait que la taille des électrodes peut améliorer ou diminuer
la résistance au passage du courant. Une électrode de grande taille
présente une impédance plus faible qu'une électrode ayant une faible
surface de contact avec la peau . L'utilisation d'électrodes de
petites tailles permet ainsi une stimulation très localisée mais
la densité de courant alors importante peut entraîner des sensations
désagréables. Inversement, de grandes électrodes seront plus confortables
pour le sujet, mais la dispersion du courant va engendrer une diminution
de l'effet moteur et rendra la stimulation moins spécifique, moins
intense, et pourra entraîner la contraction de muscles voisins.
En électrostimulation
de surface, deux techniques de placement sont généralement utilisées
:
- la technique monopolaire : utilise une grande électrode dite de
dispersion ou indifférente, placée sur une région autre que celle
stimulée (généralement en regard du nerf moteur), et une ou deux
électrodes plus petites, dites actives ou de stimulation, placées
sur le muscle. La densité de courant importante, sous la ou les
électrodes de stimulation, permet la génération de l'effet excito-moteur.
- la technique bipolaire : deux électrodes, généralement de même
taille, sont placées sur le muscle à exciter, une à la partie proximale
et une à la partie distale. Dans ce cas, le flux de courant est
plus restreint et les deux électrodes peuvent exciter le nerf si
un courant biphasique est utilisé. La distance inter-électrodes
influe sur le degré de pénétration du courant dans le muscle. Plus
les électrodes sont éloignées, plus la stimulation électrique est
profonde. Généralement pour ces deux techniques, les électrodes
situées au niveau du muscle sont positionnées au niveau du ou des
points moteurs. En effet, pour une intensité donnée, la contraction
obtenue est plus importante si le stimulus est appliqué sur un point
moteur. Un point moteur se définit comme étant la projection au
niveau de la peau du point d'épanouissement du nerf à l'intérieur
du muscle. Des cartographies précises, donnant l'emplacement des
points moteurs pour les muscles du corps humain ont été réalisées.
Les électrodes de surface nécessitent généralement une préparation
de la peau afin de diminuer son impédance, et l'utilisation d'un
gel de conduction pour permettre un meilleur transfert des charges
électriques. L'ES par application d'électrodes de surface, est considérée
comme une technique non invasive. Nous pouvons penser qu'une telle
stimulation induit une dépolarisation des nerfs moteurs aussi bien
dans le sens centrifuge que dans le sens centripète. De même il
apparaît évident que les nerfs sensitifs sont aussi sollicités.
Il semble alors extrêmement difficile de prévoir exactement les
réactions musculaires en fonction du type de courant adressé. De
ce point de vue il s'agit donc de disposer d'un voltage suffisant
pour qu'il y ait une quantité de courant suffisante à passer à travers
la barrière cutanée qui présente une impédance donnée.
LES ELECTROSTIMULATEURS
L'introduction
sur le marché de stimulateurs électriques ayant des caractéristiques
fonctionnelles souvent différentes d'un fabricant à l'autre pose
à l'utilisateur un problème de choix. Le thérapeute, le praticien
doit pouvoir appliquer le mode de stimulation qui lui paraît le
plus approprié en fonction de l'effet recherché. Les applications
de la neurostimulation électrique sont nombreuses. Elles peuvent
concerner le muscle sain du sportif pour lequel il est recherché
une amélioration de force maximale, ou sur le muscle totalement
ou partiellement dénervé afin de luter contre l'amyotrophie. Un
traumatisme articulaire, un épisode chirurgical, une immobilisation
plâtrée sont également des situations courantes pour lesquelles
la stimulation électrique des muscles est utile à la préservation
de la fonction musculaire ou à la consolidation des territoires
lésés. La stimulation électrique peut également être associée à
une information de type biofeedback ou plus exactement myofeedback
pour l'apprentissage ou le réapprentissage de fonctions musculaires
perturbées. L'utilisation de courants appropriés permet dans d'autres
cas d'application d'obtenir un effet antalgique. La grande majorité
des appareils disponibles sur le marché sont dédiés a une application
particulière (courants antalgiques, excito-moteurs). Les applications
proposées et par conséquent les types de matériel et de courants
utilisés sont loin d'avoir été systématiquement validés par une
recherche. Souvent les études et expérimentations entreprises, sont
fonction des possibilités offertes par l'appareillage dont l'expérimentateur
dispose. Les informations obtenues en électrostimulation (ES) se
présentent alors comme un gigantesque puzzle. Il est alors nécessaire
de connaître les fonctionnalités des stimulateurs et les types de
courant que tout chercheur ou thérapeute peut avoir à disposition.
Deux grands types de générateurs sont à considérer, les stimulateurs
à voltage constant d'une part et les stimulateurs à courant constant
d'autre part. Pour ces derniers, encore appelés générateurs de courant,
toute modification d'impédance s'accompagne d'une variation de voltage
de manière à ce que l'intensité délivrée soit constante, ce qui
permet de délivrer un courant relativement stable, alors qu'avec
un générateur à voltage constant, compte tenu de l'effet capacitif
de la peau, le courant réellement transmis diminue au fil du temps.
La différenciation entre les deux peut se faire à partir de la loi
d'Ohm. U=R.I U symbolise la différence de potentiel (ou voltage)
et est exprimée en Volt, R en Ohm représente la résistance du circuit
et I l'intensité du courant en Ampère. Les générateurs à courant
constant semblent donc les plus appropriés à assurer une efficacité
optimale.
Deux remarques s'imposent cependant :
- L'obtention d'un courant constant en présence d'une impédance
élevée impose une tension élevée. Pour des raisons de sécurité la
tension limite autorisée par l'appareillage ne devrait pas pouvoir
excéder 200V
- Corollairement si la tension est limitée à 200V, il n'est pas
possible avec une impédance de 5 kW par exemple, de dépasser 40mA.
Il est donc important de savoir pour un appareil donné quelle intensité
maximale peut-être délivrée dans une "fourchette" d'impédance donnée.
Par exemple une tension maximale de 80V permettra d'obtenir une
intensité de 50mA pour une impédance restant inférieure à 1600W.
Kraemer (1987) propose pour sa part une calibration de l'intensité
en utilisant une résistance fixe au moins égale à 1kW compte tenu
des valeurs d'impédance de la peau.
CLASSIFICATION
DES GÉNÉRATEURS EN FONCTION DU TYPE DE COURANT DÉLIVRÉ
Le courant
continu, polarisé encore appelé courant galvanique est appliquée
au sujet pendant des durées longues (plusieurs secondes). Le courant
continu peut aussi être interrompu, c'est-à-dire se présenter comme
une suite d'impulsions dont les durées peuvent varier de quelques
µs à 1s. Ce type de courant peut être unidirectionnel, renversé,
avec pente d'installation. Les impulsions longues, avec pente d'installation,
sont surtout utilisées pour la stimulation des muscles dénervés.
Avec ce type de courant se pose le problème de la polarisation sous
l'électrode active. Les générateurs à impulsion Ils se caractérisent
par le fait que chaque impulsion dure de quelques microsecondes
à quelques milli-secondes. Les impulsions peuvent être monophasiques
(carrée, rectangulaire, triangulaire...) ou biphasiques (carrée,
sinus) dans ce cas elles peuvent avoir une enveloppe symétrique
ou non. Compte tenu du fait que la dépolarisation des tissus biologiques
s'effectue sur un front montant raide, il semble logique de privilégier
des ondes de type carré ou rectangulaires. Si d'autres formes d'onde
peuvent avoir une certaine efficacité il faut noter qu'historiquement
elles ont été utilisées surtout parce qu'au niveau électronique
elles étaient faciles à obtenir. Rien à notre connaissance ne permet
réellement de les justifier au plan physiologique. L'aspect biphasique
permet de s'affranchir de la polarisation survenant sous l'électrode
active lors de l'utilisation de courants polarisés. Cette polarisation
pouvant conduire à des brûlures du tissu cutané. Nous préférerons
donc en règle générale des courants dits à moyenne nulle, ce qui
ne signifie pas une symétrie parfaite des ondes positives et négatives.
Il existe ou existait d'autres types de générateurs, à courant faradique,
à courant diadynamiques, interférentiels, à haute tension. Nous
ne les détaillerons pas ici tant il semble que leur emploi soit
limité. - Différents types de courant. Un courant continu polarisé
peut être interrompu. Il sera alors généré une suite d'impulsions
pouvant être regroupées pour former un train d'impulsions. Les premières
et les dernières impulsions du train peuvent être d'une intensité
moindre. L'intensité maximale choisie et le retour au zéro ne sont
atteints qu'après un délai de quelques milli-secondes à 500 ms.
Ce temps d'installation et de retour à la ligne de base ne doit
pas être confondu avec la pente d'installation d'un courant continu.
Il est donc préférable de parler de la forme de l'enveloppe du train
d'impulsions. - Différents types d'impulsions. Les impulsions peuvent
être monophasiques, elles seront alors décrites en tenant compte
de leur durée et de leur forme. Il en est de même pour les impulsions
biphasiques. Cependant celles-ci peuvent être parfaitement symétriques
par rapport à la ligne de base ou présenter une asymétrie. Cette
asymétrie ayant été liée le plus souvent à des contraintes électroniques
plutôt qu'à des considérations physiologiques. - Courants à moyenne
nulle. La quantité de courant délivrée correspond a l'intégration
de la surface sous la courbe enveloppe de l'impulsion électrique.
Un courant peut donc être considéré comme étant a moyenne nulle
sans pour autant que les parties positives et négatives soient parfaitement
symétriques du point de vue de leur forme géométrique.
COURANTS
ÉLECTRIQUES
Le recrutement
des fibres musculaires, par l'intermédiaire de la stimulation des
fibres nerveuses, est lié à l'intensité et à la durée d'impulsion
du courant de stimulation (loi de Weiss). Une fois le seuil d'excitation
atteint, le nombre de fibres recrutées croît quand l'un ou l'autre
de ces paramètres augmente, jusqu'à ce que toutes les fibres potentiellement
excitables soit recrutées. En électrostimulation de surface, la
zone de saturation est plus facilement observée en faisant varier
la durée d'impulsion que l'intensité du courant, ce qui met en évidence
deux modes de recrutement différents. Lorsque l'intensité reste
constante, la profondeur à laquelle le courant pénètre à travers
les tissus reste constant, le nombre de fibres traversées par un
courant supérieur à la rhéobase est alors limité. Quand la durée
d'impulsion augmente, le courant seuil diminue selon la loi de Weiss
et le nombre de fibres effectivement excitées augmente. A partir
d'une certaine valeur de durée d'impulsion, toutes les fibres potentiellement
excitables sont recrutées et la force électro-induite ne peut donc
augmenter. Si l'intensité de stimulation augmente, la diffusion
du courant jusqu'à une profondeur plus grande permet d'exciter un
nombre supérieur de fibres, d'autant plus important que la durée
d'impulsion est élevée, car le seuil est alors plus bas. En stimulation
électrique de surface, les durées d'impulsions sont généralement
comprises entre 200 et 1000µs. Compte tenu des caractéristiques
d'excitabilité des fibres nerveuses, on considère que le muscle
est entièrement recruté si le fait d'augmenter l'intensité de la
stimulation ne s'accompagne pas d'un accroissement de la force.
Fréquence de stimulation Les fréquences couramment utilisées en
stimulation électrique sont de trois types:
- les très basses comprises entre 0 et 10 Hz
- les basses fréquences situées entre 10 et 800 Hz
- les moyennes fréquences comprises entre 800 et 4000 Hz.
Cette classification
est essentiellement à caractère fonctionnel, les très basses fréquences
sont souvent retenues pour leur effet antalgique, les basses fréquences
pour leur effet excito-moteur. L'avantage des moyennes fréquences
réside essentiellement dans la moindre sensation cutanée provoquée
par le passage du courant, cependant ces courants ne permettent
pas d'obtenir une bonne contraction musculaire sans avoir à augmenter
considérablement l'intensité. Il a donc été proposé une association
des moyennes et basses fréquences pour obtenir un compromis acceptable
entre sensation et contraction. Un courant de moyenne fréquence
par exemple 2500 Hz est lui-même découpé par une basse fréquence
de 50 Hz, dans ce cas la durée d'impulsion maximale autorisée est
évidemment liée à la période de la moyenne fréquence, dans notre
exemple 1/2500 soit inférieure à 400 ms. Ce type de courant est
généralement connu sous le nom de courant de Kotz. Le choix de la
fréquence permet de contrôler le degré de fusion tétanique du muscle.
En fonction des caractéristiques de la cinétique contractile du
muscle (lent ou rapide), la fréquence de stimulation nécessaire
pour atteindre la force maximale sera d'autant plus élevée que la
proportion de fibres de type II est importante. En général. la force
maximale est obtenue chez l'homme pour des fréquences de stimulation
comprises entre 50 et 120 Hz. La quantité d'énergie exprimée en
coulombs (c) dépend donc directement de la fréquence, de la largeur
d'impulsion et l'intensité.
Copyright © 1999-2001
Sébastien MAITRE. Tous droits réservés.
http://www.preparation-physique.net
MAITRE.Seb@wanadoo.fr
|
|