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LA
VITESSE
La vitesse tient une
place prépondérante dans la programmation annuelle. Tous les types
de vitesses doivent être abordés (Vitesse de réaction, de
mouvement, et endurance de vitesse) proportionnellement aux besoins
que peut avoir une population. En effet, l'importance du travail
d'endurance de vitesse est nettement plus important de 20 à 25 ans
que le travail de la vitesse de réaction et de mouvement (JACQUEMOUD,
1994). De plus, la place de chaque type de vitesse varie au sein
de la programmation annuelle. L'endurance de vitesse se travaillera
plus en P.P.G. pendant la phase de transition ou pré-compétitive
alors que la vitesse de réaction et de mouvement se travaillera
surtout en période de compétition voire pré-compétitive pour la
vitesse de mouvement. Il est claire que j'attache beaucoup d'importance
à la vitesse de réaction notamment chez les centraux et les libéraux.
C'est à mon avis le frein essentiel à la progression à haut niveau,
voilà pourquoi j'ai tenu à développer le thème de la vitesse de
réaction et de l'anticipation.
LA
VITESSE DE REACTION
Le volley-ball, sport
duel par excellence, est l'exemple type où l'environnement dans
lequel les joueurs évoluent est en perpétuel devenir. Le joueur
doit donc à tout moment sélectionner un ou plusieurs indices provenant
des adversaires ou de ses coéquipiers sur lequel il bâtira une réponse,
et cela le plus rapidement possible. L'observation des volleyeurs
montre que ces derniers ont une tâche complexe limitée continuellement
par le temps disponible causé en particulier par la vitesse des
ballons. Compte tenu des principales caractéristiques propres à
chaque situation, il y en a une seule qui reste prépondérante, c'est
l'incertitude liée à la trajectoire du ballon. Il faut donc agir
ou plutôt réagir vite sur le terrain pour être au bon endroit au
bon moment. Une grande vitesse d'exécution dans les actions offensives
et défensives, ainsi qu'une très bonne coordination et synchronisation
entre les signaux issus de l'environnement et les mouvements de
chacun des joueurs sont des qualités très appréciables et recherchées
par les entraîneurs. Le volley-ball est une activité de contact
avec la balle, donc essentiellement constitué de tâches " d'anticipation
- coïncidence " (JACQUEMOUD, 1994). Cette gestion de l'espace -
temps (AZEMAR, 1985) permet au sujet un gain de temps, mais induit
une notion de probabilité donc une incertitude sur le résultat obtenu.
Il existe plusieurs phases dans la décomposition de la vitesse ;
le temps de réaction (T.R.) et le temps de mouvement (T.M.). En
effet, la vitesse de réaction s'évalue par la mesure du temps mis
entre le signal déclencheur de l'action et la réalisation finale
de la tâche projetée. La vitesse de réaction dépendant essentiellement
de paramètres neuromusculaires (capter l'information grâce aux récepteurs,
la transporter au système nerveux central par les voies afférentes
puis sélectionner une réponse et ensuite renvoyer la réponse dans
les voies efférentes pour que le message devienne physique) est
donc plus ou moins influencée par différents facteurs limitant.
La complexité de la tâche à accomplir, le nombre d'alternatives
possibles, l'incertitude liée aux signaux, l'état des récepteurs
et les conditions environnementales, la fatigue, la vigilance et
la concentration, la motivation, le niveau d'expertise des individus,
et la qualité de préparation à l'action sont autant de paramètres
qui peuvent diminuer considérablement la vitesse de réaction. "
L'anticipation préparatoire " rend la réaction possible lorsque
le temps accordé est inférieur au temps physiologiquement requis
par la tâche (ALAIN et SARRAZIN, 1990). En effet, l'anticipation
s'effectue sur un choix réfléchi en fonction de la situation et
de l'expérience de l'individu (SCHMIDT, 1988). La reconnaissance
d'un indice prédictif permet de court-circuiter l'étape de la sélection
de la réponse amenant ainsi un gain de temps. La programmation est
basée sur des références mémorisées (feedback), à partir d'une identification
partielle de l'information. La course d'élan de l'attaquant, le
placement au filet, la vitesse de ballon sont par exemple des indices
qui peuvent trahir les intentions de l'adversaire. Le processus
d'anticipation permet un accès direct à la réponse motrice qui semble
la plus appropriée ce qui procure donc un gain de temps. L'expérience
de l'individu jouerai donc un rôle primordial pour réduire la vitesse
de réaction. Le temps de réaction simple est de 240 ms. L'anticipation
permet de réduire ce temps, mais induit une notion de probabilité.
Une tâche réalisée avec anticipation est environ de 152 ms (SCHMIDT
et GORDON, 1977). Cependant, si l'anticipation ne s'est pas focalisée
sur la bonne information, il y a perte de temps pour reprogrammer
la réponse et le temps final est plus long que s'il n'y avait pas
eu anticipation. Soit 276 ms pour le temps de réaction d'un mouvement
correct à un stimulus incorrectement anticipé, et 235 ms pour un
temps de réaction de contrôle (mouvement correct sans anticipation).
Un conflit subsiste ; bien connu en compétition sportive d'opposition
: le conflit vitesse - précision (KELLER, GOETZ, HENNEMAM, 1987).
Plus le temps d'exposition du stimulus est court, plus la vitesse
de réponse est faible, plus la précision de la réponse diminue et
inversement. La prise d'information est semble-t-il le facteur essentiel
à la progression de la vitesse de réaction. Cependant à haut niveau,
les problèmes s'accumulent. En effet, les déplacements et les permutations
deviennent très difficiles à prévoir et sont alors modulables :
les possibilités d'attaques adverses sont telles d'un échange à
un autre que tout devient possible. Le volleyeur doit donc tout
au long d'un match jongler entre " l'anticipation " et la réponse
à un stimulus sans choix prédéfini (préparation) en fonction bien
sûr du style de ballon. Il doit mettre en place sa propre stratégie
afin d'orienter ses choix et d'avoir le maximum de chance de rentrer
en contact avec le ballon. D'un point de vue de la prise d'information,
le joueur doit être capable d'analyser rapidement la situation de
jeu, lui permettant d'apporter la réponse la mieux adaptée.
LES SEANCES DE
VITESSE DE REACTION :
Les contenus d'entraînement
qui ont une certaine valeur sont des exercices de départ et de réaction
à partir des différentes positions de départ. Comme le montrent
les recherches de TABATSCHNIK, (1976) il est recommandé d'utiliser
des signaux sonores variables (de 70 à 50 dB) permettant ainsi d'éviter
tout risque d'accoutumance. Les signaux visuels prédomineront pour
l'entraînement à la vitesse de réaction en volley-ball. En effet,
le joueur de volley-ball doit développer sa vision focale, mais
aussi périphérique nécessaire lorsque que par exemple il doit focaliser
son regard sur la trajectoire du ballon tout en prenant des informations
sur la position des adversaires et de ses coéquipiers (DERRIDER,
1986). Pour cela, le type de préparation à l'action doit permettre
de sélectionner un plan d'action moteur adapté à la situation. Le
joueur doit apprendre à se préparer à la réaction d'une manière
précise : de façon neutre, partielle ou totale (JACQUEMOUD, 1994).
L'évolution de la pression événementielle et temporelle (diminution
de la durée des signaux, augmentation du niveau d'incertitude, augmentation
de la vitesse des ballons...)(TEMPRADO, 1992) exige ainsi l'amélioration
du temps de réaction. Note : Comme pour les séances aérobies, les
séances anaérobies possèdent trois styles : Générales, Auxiliaires
et spécifiques.
LA
VITESSE DE MOUVEMENT
Une grande vitesse d'exécution
dans les actions offensives et défensives sont des qualités indispensables
à la pratique du Volley-ball. Une fois réagi, le volleyeur doit
se déplacer le plus rapidement donc le plus efficacement pour aller
à l'encontre de la trajectoire du ballon. Ce temps de mouvement
comporte trois phases essentielles : n La phase d'accélération,
n La phase de vitesse maintenue, n La perte de vitesse (décélération).
En Volley-ball, la plupart des actions caractéristiques du jeu nécessitent
une très grande faculté d'accélération dans une action unique (plonger
sur une balle en défense, se déplacer au contre...) ou dans un enchaînement
de deux ou plusieurs actions (sauter au contre et se déplacer, défendre
une balle et aller à la feinte...). Les exercices mis en place sont
donc essentiellement basés sur le développement de la vitesse de
mise en action (phase d'accélération). Cependant, il ne faut pas
oublier que le Volley-ball est régi par le principe " d'anticipation
- coïncidence ". Une phase d'accélération est nécessaire pour aller
au contact du ballon mais une bonne phase de décélération est primordiale
pour effectuer un geste précis. Ceci est d'autant plus valable pour
les passeurs pour qui la précision est leur souci principal. Le
développement de la vitesse de mouvement dépend de l'amélioration
des principes suivants :
Les différences génétiques : l'entraînement peut à la rigueur, modifier
le volume (diamètre) des fibres ou leur capacité de coordination,
mais pas le pourcentage de leur répartition.
Le type de musculature : la vitesse de contraction d'un muscle dépend,
dans une large mesure, du type de fibres qui le compose. Un haut
pourcentage de fibres rapides est en corrélation avec une vitesse
gestuelle élevée.
La force de la musculature : une amélioration de la force entraîne
automatiquement une augmentation de la vitesse. En effet, l'augmentation
de la section transversale du muscle permet une prolifération du
nombre des ponts d'accrochage par unité de temps, entre l'actine
et la myosine.
Biochimie du muscle : la vitesse de contraction musculaire peut
augmenter, soit par l'accroissement des réserves d'énergie, soit
par l'augmentation de l'activité enzymatique.
Coordination et coopération neuromusculaire : Seule une coordination
intra- et intermusculaire optimale permet d'améliorer la coopération
des muscles agonistes, et d'augmenter le nombre des unités motrices
activées et ainsi permet d'élever la force d'accélération de la
musculature impliquée dans le mouvement.
Elasticité : si la capacité d'étirement et de relâchement du muscle
sont insuffisants, il se produit une réduction de l'amplitude gestuelle
et une détérioration de la coopération neuromusculaire et de la
coordination.
Influences psychiques : la mise en place d'une attitude préparatoire
efficace et d'une concentration maximale favorise le développement
de la vitesse.
L'état d'échauffement de la musculature : l'échauffement diminue
la viscosité (frottements internes), renforce l'élasticité et la
capacité d'étirement du muscle, et d'autre part, augmente la réactivité
du système nerveux.
La fatigue : l'acidité métabolique est un des facteurs importants
de la fatigue musculaire. Le cortex cérébral reçoit des impulsions
nerveuses sur l'état de fatigue (d'acidose) par les voies afférentes,
ce qui provoque une inhibition dans les centres responsables du
guidage moteur.
LES SEANCES DE
VITESSE DE MOUVEMENT :
Les séances de vitesse
de mouvement sont essentiellement basées sur le développement de
la mise en action du sportif. La durée de ces séances varient entre
20 et 45 minutes où je privilégie un travail qualitatif. Ces séances
peuvent être inclues dans l'entraînement technique avec l'enchaînement
d'actions ou encore dans la séance de musculation comme par exemple
une séance de type pliométrique. Pendant ces séances, je recherche
constamment une attitude du joueur orienté vers l'exercice qu'il
va faire. C'est à dire que ce dernier doit avoir une attitude préparatoire
efficace et une concentration maximale afin que chaque exercice
soit réalisé dans un souci de vitesse maximale. Les conditions environnementales
et temporelles doivent être adaptées à ces types de séances.
L'ENDURANCE
DE VITESSE
L'amélioration de l'endurance
de vitesse permet au sportif de maintenir plus longtemps la phase
de coordination-vitesse ou la vitesse maximale. Le développement
de l'endurance de vitesse dépend de l'amélioration des principes
suivants :
psychiques : le mental a une influence certaine sur la résistance
à la fatigue. Cet état de fatigue lié à la répétition d'actions
intenses peut avoir un effet positif ou négatif sur la concentration
de celui-ci.
techniques : une meilleure économie du mouvement entraîne une augmentation
du rendement sportif.
neuromusculaires : des sollicitations importantes et répétées entraînent
une inhibition plus ou moins marqué du S.N.C. et une baisse de l'innervation
maximale au niveau local.
biochimique : la capacité anaérobie alactique à fournir une quantité
d'énergie importante et à se régénérer permettant de reculer l'intervention
du système anaérobie lactique nettement plus perturbant pour l'organisme.
LES SEANCES D'ENDURANCE
DE VITESSE :
Les séances d'endurance
de vitesse se caractérises par leurs nombres de répétitions importantes
afin de solliciter l'organisme, par des pauses courtes et semi-actives,
et par des intensités sub-maximales (en continu) à maximale (en
fractionné). L'amélioration de l'endurance de vitesse dépend surtout
de la capacité de fonctionnement du processus anaérobie alactique
obtenue :
soit par la répétition d'exercices continus de durée moyenne (10
- 20 s)
soit par un travail fractionné d'exercices et de pauses très courtes.
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