>

Association loi 1901

Le physique et le mental au service de la performance

Nicolas LOCUSSOL

   
 
MES DOSSIERS
     
  LA VITESSE  
     
 

LA VITESSE

La vitesse tient une place prépondérante dans la programmation annuelle. Tous les types de vitesses doivent être abordés (Vitesse de réaction, de mouvement, et endurance de vitesse) proportionnellement aux besoins que peut avoir une population. En effet, l'importance du travail d'endurance de vitesse est nettement plus important de 20 à 25 ans que le travail de la vitesse de réaction et de mouvement (JACQUEMOUD, 1994). De plus, la place de chaque type de vitesse varie au sein de la programmation annuelle. L'endurance de vitesse se travaillera plus en P.P.G. pendant la phase de transition ou pré-compétitive alors que la vitesse de réaction et de mouvement se travaillera surtout en période de compétition voire pré-compétitive pour la vitesse de mouvement. Il est claire que j'attache beaucoup d'importance à la vitesse de réaction notamment chez les centraux et les libéraux. C'est à mon avis le frein essentiel à la progression à haut niveau, voilà pourquoi j'ai tenu à développer le thème de la vitesse de réaction et de l'anticipation.

LA VITESSE DE REACTION

Le volley-ball, sport duel par excellence, est l'exemple type où l'environnement dans lequel les joueurs évoluent est en perpétuel devenir. Le joueur doit donc à tout moment sélectionner un ou plusieurs indices provenant des adversaires ou de ses coéquipiers sur lequel il bâtira une réponse, et cela le plus rapidement possible. L'observation des volleyeurs montre que ces derniers ont une tâche complexe limitée continuellement par le temps disponible causé en particulier par la vitesse des ballons. Compte tenu des principales caractéristiques propres à chaque situation, il y en a une seule qui reste prépondérante, c'est l'incertitude liée à la trajectoire du ballon. Il faut donc agir ou plutôt réagir vite sur le terrain pour être au bon endroit au bon moment. Une grande vitesse d'exécution dans les actions offensives et défensives, ainsi qu'une très bonne coordination et synchronisation entre les signaux issus de l'environnement et les mouvements de chacun des joueurs sont des qualités très appréciables et recherchées par les entraîneurs. Le volley-ball est une activité de contact avec la balle, donc essentiellement constitué de tâches " d'anticipation - coïncidence " (JACQUEMOUD, 1994). Cette gestion de l'espace - temps (AZEMAR, 1985) permet au sujet un gain de temps, mais induit une notion de probabilité donc une incertitude sur le résultat obtenu. Il existe plusieurs phases dans la décomposition de la vitesse ; le temps de réaction (T.R.) et le temps de mouvement (T.M.). En effet, la vitesse de réaction s'évalue par la mesure du temps mis entre le signal déclencheur de l'action et la réalisation finale de la tâche projetée. La vitesse de réaction dépendant essentiellement de paramètres neuromusculaires (capter l'information grâce aux récepteurs, la transporter au système nerveux central par les voies afférentes puis sélectionner une réponse et ensuite renvoyer la réponse dans les voies efférentes pour que le message devienne physique) est donc plus ou moins influencée par différents facteurs limitant. La complexité de la tâche à accomplir, le nombre d'alternatives possibles, l'incertitude liée aux signaux, l'état des récepteurs et les conditions environnementales, la fatigue, la vigilance et la concentration, la motivation, le niveau d'expertise des individus, et la qualité de préparation à l'action sont autant de paramètres qui peuvent diminuer considérablement la vitesse de réaction. " L'anticipation préparatoire " rend la réaction possible lorsque le temps accordé est inférieur au temps physiologiquement requis par la tâche (ALAIN et SARRAZIN, 1990). En effet, l'anticipation s'effectue sur un choix réfléchi en fonction de la situation et de l'expérience de l'individu (SCHMIDT, 1988). La reconnaissance d'un indice prédictif permet de court-circuiter l'étape de la sélection de la réponse amenant ainsi un gain de temps. La programmation est basée sur des références mémorisées (feedback), à partir d'une identification partielle de l'information. La course d'élan de l'attaquant, le placement au filet, la vitesse de ballon sont par exemple des indices qui peuvent trahir les intentions de l'adversaire. Le processus d'anticipation permet un accès direct à la réponse motrice qui semble la plus appropriée ce qui procure donc un gain de temps. L'expérience de l'individu jouerai donc un rôle primordial pour réduire la vitesse de réaction. Le temps de réaction simple est de 240 ms. L'anticipation permet de réduire ce temps, mais induit une notion de probabilité. Une tâche réalisée avec anticipation est environ de 152 ms (SCHMIDT et GORDON, 1977). Cependant, si l'anticipation ne s'est pas focalisée sur la bonne information, il y a perte de temps pour reprogrammer la réponse et le temps final est plus long que s'il n'y avait pas eu anticipation. Soit 276 ms pour le temps de réaction d'un mouvement correct à un stimulus incorrectement anticipé, et 235 ms pour un temps de réaction de contrôle (mouvement correct sans anticipation). Un conflit subsiste ; bien connu en compétition sportive d'opposition : le conflit vitesse - précision (KELLER, GOETZ, HENNEMAM, 1987). Plus le temps d'exposition du stimulus est court, plus la vitesse de réponse est faible, plus la précision de la réponse diminue et inversement. La prise d'information est semble-t-il le facteur essentiel à la progression de la vitesse de réaction. Cependant à haut niveau, les problèmes s'accumulent. En effet, les déplacements et les permutations deviennent très difficiles à prévoir et sont alors modulables : les possibilités d'attaques adverses sont telles d'un échange à un autre que tout devient possible. Le volleyeur doit donc tout au long d'un match jongler entre " l'anticipation " et la réponse à un stimulus sans choix prédéfini (préparation) en fonction bien sûr du style de ballon. Il doit mettre en place sa propre stratégie afin d'orienter ses choix et d'avoir le maximum de chance de rentrer en contact avec le ballon. D'un point de vue de la prise d'information, le joueur doit être capable d'analyser rapidement la situation de jeu, lui permettant d'apporter la réponse la mieux adaptée.

LES SEANCES DE VITESSE DE REACTION :

Les contenus d'entraînement qui ont une certaine valeur sont des exercices de départ et de réaction à partir des différentes positions de départ. Comme le montrent les recherches de TABATSCHNIK, (1976) il est recommandé d'utiliser des signaux sonores variables (de 70 à 50 dB) permettant ainsi d'éviter tout risque d'accoutumance. Les signaux visuels prédomineront pour l'entraînement à la vitesse de réaction en volley-ball. En effet, le joueur de volley-ball doit développer sa vision focale, mais aussi périphérique nécessaire lorsque que par exemple il doit focaliser son regard sur la trajectoire du ballon tout en prenant des informations sur la position des adversaires et de ses coéquipiers (DERRIDER, 1986). Pour cela, le type de préparation à l'action doit permettre de sélectionner un plan d'action moteur adapté à la situation. Le joueur doit apprendre à se préparer à la réaction d'une manière précise : de façon neutre, partielle ou totale (JACQUEMOUD, 1994). L'évolution de la pression événementielle et temporelle (diminution de la durée des signaux, augmentation du niveau d'incertitude, augmentation de la vitesse des ballons...)(TEMPRADO, 1992) exige ainsi l'amélioration du temps de réaction. Note : Comme pour les séances aérobies, les séances anaérobies possèdent trois styles : Générales, Auxiliaires et spécifiques.

LA VITESSE DE MOUVEMENT

Une grande vitesse d'exécution dans les actions offensives et défensives sont des qualités indispensables à la pratique du Volley-ball. Une fois réagi, le volleyeur doit se déplacer le plus rapidement donc le plus efficacement pour aller à l'encontre de la trajectoire du ballon. Ce temps de mouvement comporte trois phases essentielles : n La phase d'accélération, n La phase de vitesse maintenue, n La perte de vitesse (décélération). En Volley-ball, la plupart des actions caractéristiques du jeu nécessitent une très grande faculté d'accélération dans une action unique (plonger sur une balle en défense, se déplacer au contre...) ou dans un enchaînement de deux ou plusieurs actions (sauter au contre et se déplacer, défendre une balle et aller à la feinte...). Les exercices mis en place sont donc essentiellement basés sur le développement de la vitesse de mise en action (phase d'accélération). Cependant, il ne faut pas oublier que le Volley-ball est régi par le principe " d'anticipation - coïncidence ". Une phase d'accélération est nécessaire pour aller au contact du ballon mais une bonne phase de décélération est primordiale pour effectuer un geste précis. Ceci est d'autant plus valable pour les passeurs pour qui la précision est leur souci principal. Le développement de la vitesse de mouvement dépend de l'amélioration des principes suivants :
Les différences génétiques : l'entraînement peut à la rigueur, modifier le volume (diamètre) des fibres ou leur capacité de coordination, mais pas le pourcentage de leur répartition.
Le type de musculature : la vitesse de contraction d'un muscle dépend, dans une large mesure, du type de fibres qui le compose. Un haut pourcentage de fibres rapides est en corrélation avec une vitesse gestuelle élevée.
La force de la musculature : une amélioration de la force entraîne automatiquement une augmentation de la vitesse. En effet, l'augmentation de la section transversale du muscle permet une prolifération du nombre des ponts d'accrochage par unité de temps, entre l'actine et la myosine.
Biochimie du muscle : la vitesse de contraction musculaire peut augmenter, soit par l'accroissement des réserves d'énergie, soit par l'augmentation de l'activité enzymatique.
Coordination et coopération neuromusculaire : Seule une coordination intra- et intermusculaire optimale permet d'améliorer la coopération des muscles agonistes, et d'augmenter le nombre des unités motrices activées et ainsi permet d'élever la force d'accélération de la musculature impliquée dans le mouvement.
Elasticité : si la capacité d'étirement et de relâchement du muscle sont insuffisants, il se produit une réduction de l'amplitude gestuelle et une détérioration de la coopération neuromusculaire et de la coordination.
Influences psychiques : la mise en place d'une attitude préparatoire efficace et d'une concentration maximale favorise le développement de la vitesse.
L'état d'échauffement de la musculature : l'échauffement diminue la viscosité (frottements internes), renforce l'élasticité et la capacité d'étirement du muscle, et d'autre part, augmente la réactivité du système nerveux.
La fatigue : l'acidité métabolique est un des facteurs importants de la fatigue musculaire. Le cortex cérébral reçoit des impulsions nerveuses sur l'état de fatigue (d'acidose) par les voies afférentes, ce qui provoque une inhibition dans les centres responsables du guidage moteur.

LES SEANCES DE VITESSE DE MOUVEMENT :

Les séances de vitesse de mouvement sont essentiellement basées sur le développement de la mise en action du sportif. La durée de ces séances varient entre 20 et 45 minutes où je privilégie un travail qualitatif. Ces séances peuvent être inclues dans l'entraînement technique avec l'enchaînement d'actions ou encore dans la séance de musculation comme par exemple une séance de type pliométrique. Pendant ces séances, je recherche constamment une attitude du joueur orienté vers l'exercice qu'il va faire. C'est à dire que ce dernier doit avoir une attitude préparatoire efficace et une concentration maximale afin que chaque exercice soit réalisé dans un souci de vitesse maximale. Les conditions environnementales et temporelles doivent être adaptées à ces types de séances.

L'ENDURANCE DE VITESSE

L'amélioration de l'endurance de vitesse permet au sportif de maintenir plus longtemps la phase de coordination-vitesse ou la vitesse maximale. Le développement de l'endurance de vitesse dépend de l'amélioration des principes suivants :
psychiques : le mental a une influence certaine sur la résistance à la fatigue. Cet état de fatigue lié à la répétition d'actions intenses peut avoir un effet positif ou négatif sur la concentration de celui-ci.
techniques : une meilleure économie du mouvement entraîne une augmentation du rendement sportif.
neuromusculaires : des sollicitations importantes et répétées entraînent une inhibition plus ou moins marqué du S.N.C. et une baisse de l'innervation maximale au niveau local.
biochimique : la capacité anaérobie alactique à fournir une quantité d'énergie importante et à se régénérer permettant de reculer l'intervention du système anaérobie lactique nettement plus perturbant pour l'organisme.

LES SEANCES D'ENDURANCE DE VITESSE :

Les séances d'endurance de vitesse se caractérises par leurs nombres de répétitions importantes afin de solliciter l'organisme, par des pauses courtes et semi-actives, et par des intensités sub-maximales (en continu) à maximale (en fractionné). L'amélioration de l'endurance de vitesse dépend surtout de la capacité de fonctionnement du processus anaérobie alactique obtenue :
soit par la répétition d'exercices continus de durée moyenne (10 - 20 s)
soit par un travail fractionné d'exercices et de pauses très courtes.

 

 
www.locusport.net