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Répartition des séquences
ou actions de jeu :
Des études statistiques
(Mombaerts, 1992) mettent en évidence l'alternance des séquences
de jeu et de repos au cours du match . Ce sont ces intervalles de
repos passifs qui accentuent l'aspect discontinu de l'effort du
footballeur. Ces études montrent que plus de la moitié des séquences
de jeu ont une durée de 15 s et moins. Le temps moyen de repos est
de 15 s. Une alternance jeu 15 s / repos 15 s représente environ
30 % des séquences de jeu en match, puis l'alternance 7 s / 15 s
repos environ 25 %.
Il faut accélérer par
match environ 72 à 109 fois ( moyenne 88 )
Bloquer et changer de direction de 40 à 70 fois
6 tacles
11 têtes
14 dribbles
29 luttes sans ballon
26.5 avec ballon
50 à 55 contacts avec le ballon
D'après Dufour (1989) sur 90 mn de jeu on compte environ 60 mn de
jeu effectif. Sur ces 60 mn, les joueurs selon les postes occupés,
courent de 12 à 24 mn soit 20 à 40 %. Sur ce temps de course, en
moyenne 3 km de marche, et 7 km de course. Ces 7 km de course se
composent en 64 % de course lente aérobie, 24 % de course à allure
anaérobie (environ 80 % de P.M.A.) et 14 % de course à allure de
27 km/h environ).
les temps de repos
:
Il me semble que ce paramètre est une caractéristique importante
de différenciation entre les niveaux, bien qu'il y ait très peu
d'études scientifiques sur le niveau régional ou le petit niveau
national. Les temps de repos ( marche ou course lente ) occuperait
environ 30 %du temps de jeu (en 89 ) , il semblerait qu'il ait diminué
de nos jours. Il me semble, par observations empiriques, qu'il pourrait
atteindre 40 % au niveau régional et 50 % au niveau départemental.
Conséquences :
En se référant à l'accumulation
statistique des observations réalisées au cours des matches, selon
les postes, il est possible d'établir un profil des exigences et
un portrait robot du joueur de haut niveau actuel. D'une manière
générale, une bonne vitesse de déplacement et d'exécution de techniques
efficaces, une bonne puissance musculaire mais surtout une bonne
aptitude à récupérer entre deux actions intenses et souvent répétées,
constituent les capacités indispensables du footballeur moderne.
Une bonne capacité aérobie préalablement développée contribue très
activement à la récupération de la puissance musculaire au cours
de répétitions d'actions brèves et intenses. En outre, une bonne
capacité aérobie est aussi nécessaire pour soutenir un match de
90 minutes ; surtout pour les milieux de terrain et les arrières
latéraux. Je peux, à partir de ces conséquences, dégager des lignes
directrices de la préparation physique sur lesquelles je vais m'appuyer
pour élaborer mon travail. ( individualisation, intermittent, vitesse
etc..) Le football est caractérisé par des sollicitations de type
intermittent pour la plupart explosives.
Evolution au cours
des années :
L'évolution actuelle
du football tendrait à être plus qualitative et intensive que quantitative,
c'est à dire que la distance totale de course tend à diminuer tandis
que le nombre d'actions intenses tend à augmenter ( cela n'est pas
sans avoir des conséquence sur la préparation physique et l'évolution
de celle-ci).
Modalités de déplacement
en fonction du poste (D1 ou niveau européen):
Les distances les plus
longues sont parcourues par les milieux de terrain et les arrières
latéraux, alors que les arrières centraux parcourent les distances
les plus courtes ; les attaquants se situent entre ces deux extrémités.
Les attaquants et les défenseurs latéraux présentent généralement
des données supérieures en sprints et en courses intenses, alors
que ce sont les défenseurs centraux avec lesquels on relève les
données les plus faibles. Les milieux de terrain produisent des
valeurs plus proches de celles observées chez les attaquants. Quel
que soit le poste les distances des sprints et courses intense se
situent entre 3,5 m et 60 m. Par contre, selon les postes, le nombre
de sprints et courses intenses est très variable. Selon le poste
qu'il occupe dans le jeu, chaque joueur n'est très fortement sollicité
au plan physiologique qu'entre 13 % et 15 % de la durée d'une rencontre
. Les durées de récupération entre les sprints ou les courses intenses
sont aussi très variables. L'attaquant et le milieu de terrain présentent
les intervalles les plus réduits.
Caractéristiques des
fibres musculaires du footballeur :
Comme dit Bosco : "Par
rapport au travail des muscles nécessaires pour un match de football
et au travail musculaire lorsque l'on fait un sprint ou un mouvement
rapide, les fibres qui sont principalement sollicitées sont les
fibres blanches (FT)". Successivement, quand le joueur revient dans
sa zone, lentement ou en marchant, ce sont les fibres rouges (ST)
qui sont à leur tour sollicitées. On peut remarquer que les fibres
rouges et les fibres blanches ont un rôle différent correspondant
au type et à la qualité musculaire demandée. Il est sans doute évident
que le rôle des FT et des ST est irremplaçable aussi bien du point
de vue biomécanique que du point de vue métabolique. Les FT sont
activées le plus souvent pendant les actions rapides et causent
automatiquement la formation de l'acide lactique. Au contraire,
les fibres rouges sont importantes pendant les mouvements lents
et ont la fonction d'épurer l'acide lactique. Elles régénèrent l'équilibre
métabolique qui est toujours altéré par le mouvement que le jeu
demande. Selon une estimation théorique, Bosco (1976) supposait
que le pourcentage de FT détenu par un footballeur était en moyenne
de 50 %. Evidemment, cette estimation provient de l'étude comparative
de l'activité sportive des joueurs et ne se rapporte pas au type
d'entraînement fait. En effet, l'entraînement ne transforme pas
cinétiquement la composition des fibres, mais elle doit être attribuée
à une situation anatomique génétiquement prédéterminée qui les a
préparé à l'activité sportive spécifique qu'ils ont entrepris. L'hypothèse
que les joueurs de football aient ce pourcentage de fibres, naît
du fait que ces sujets sont soumis à une activité dans laquelle
ils sont engagés d'une façon intense. Donc la sélection des joueurs
dans ce sport, comme dans toutes les activités sportives, est déterminée
principalement par rapport à un facteur génétique. Les recherches
successives ont confirmé les hypothèses de Bosco. Jacobs (1982)
a découvert, à la suite de prélèvements biopsiques sur le muscle
vaste latéral, une moyenne d'environ 60 %, tandis qu'une moyenne
de 52 % de FT a été présentée par Apor (1988). Récemment, Bosco
a estimé, avec une méthode indirecte et non traumatique, que pour
22 joueurs professionnels, les FT sont en moyenne de 55 %.
Les sources d'énergie
stimulées par le type d'activité :
70.8 % Aérobie ( glycolyse
et lipolyse )
14.3% Course intense VMA
14.9% Anaérobie alactique
Toutes les sources d'énergie,
aérobie ou anaérobie sont stimulées par le type d'activité. La différence
est dans l'intensité de l'effort. Quand cet effort dépasse un pourcentage
déterminé par rapport aux capacités maximales de l'individu, le
mécanisme anaérobie est stimulé, qu'il soit lactique ou alactique,
sur la base de l'intensité et de la durée de l'effort. Pour un athlète
physiquement évolué (et donc qui a déjà atteint ou qui est en train
d'atteindre une certaine maturité) qui joue eu football, l'importance
du mécanisme aérobie peut être caractérisé par la capacité à supporter
une charge de travail volumineuse mais d'intensité réduite, et par
la capacité de se déplacer sur le terrain de jeu toujours à une
intensité peu élevée (vitesse égale à 65 - 70 % du maximum) avec
une dépense d'énergie qui ne doit pas entamer les réserves d'énergie
intrinsèque des muscles mais SURTOUT par la capacité à répéter les
sprints ou les actions intenses à une intensité le plus proche possible
du maximum pendant 90 minutes. Ce sont les efforts dus à des déplacements
tels que : Suivre l'action de ses coéquipiers sans y participer
directement mais en étant prêt à aider. Se replier à une vitesse
raisonnable pour les joueurs du milieu de terrain ou pour les défenseurs
à la fin d'une action d'attaque. La source d'énergie est dans ces
cas en grande partie de type aérobie selon le degré de développement
de la puissance du mécanisme aérobie lui-même.
L'importance du mécanisme
anaérobie est sans doute majeure car la plupart des actions
caractéristiques du jeu demande une grande rapidité d'exécution,
une haute intensité (sprint, arrêts rapides, changements rapides
de direction, déplacements rapides dans toutes les directions, tirs)
et de toute façon une grande force (nouveaux tirs, sauts dans toutes
les directions, démarrages en arrêt ou bien en mouvement), soit
absolue (reculer ou se déplacer de côté en changeant la direction
avec les jambes demi-pliées pour marquer l'adversaire, résister
à l'adversaire qui pousse ou qui s'appuie). Tous ces éléments se
rapportent au mécanisme anaérobie alactique.
La filière
lactique : En général, elle est peu sollicitée pendant un match
de football. Elle peut l'être lors de phases de jeu particulières
comme le pressing ou un replacement après une longue course. Elle
dépend des masses musculaires mises en jeu ( BANGBO 97 ), du moment
du match, du niveau du jeu, du poste occupé, des qualité des fibres
musculaires
La filière
alactique: parce que la durée de ces efforts est contrôlée pendant
un certain temps (7" - 8 " plus ou moins selon l'intensité)
et est suivie par des moments de récupération où le joueur marche,
se déplace lentement, et pendant lesquels il y a la re-synthèse
des substances d'énergie dépensées. Pendant toutes ces actions,
il existe un minimum de composante lactique. C'est pour cela qu'en
deuxième mi-temps, il arrive souvent que le niveau du lactate soit
faible, par manque de réserves en glycogène. Evidemment, cela se
produit pendant un match très "dur" où les réserves d'énergie doivent
être très importantes pour permettre de soutenir des efforts répétés
du genre anaérobie alactique et aussi lactique. Plus importante
que les réserves, il y a l'activation enzymatique de ces processus.
Tout cela ne peut être obtenu qu'après un bon entraînement orienté
sur la force rapide, la vitesse, la résistance spécifique, c'est
à dire la résistance aux répétitions d'efforts rapides et intenses
qui consistent en gestes cycliques et acycliques introduits sur
une bonne base de puissance aérobie. Il s'agit, à part le gardien
de but, d'une activité mixte aérobie anaérobie lactique et alactique.
Quelques méthodes de préparation, spécialement celles d'il y a quelques
années, étaient les plus centrées sur l'activité aérobies. Aujourd'hui
on essaie de considérer toutes les composantes demandées sans oublier
que la chose la plus importante est d'être capable de répéter les
gestes spécifiques (surtout en anaérobie alactique) avec continuité
et avec la meilleure efficacité possible.
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