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Association loi 1901

Le physique et le mental au service de la performance

Nicolas LOCUSSOL

 
MES DOSSIERS
     
  MODELISATION DES EFFORTS EN FOOTBALL  
     

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Répartition des séquences ou actions de jeu :

Des études statistiques (Mombaerts, 1992) mettent en évidence l'alternance des séquences de jeu et de repos au cours du match . Ce sont ces intervalles de repos passifs qui accentuent l'aspect discontinu de l'effort du footballeur. Ces études montrent que plus de la moitié des séquences de jeu ont une durée de 15 s et moins. Le temps moyen de repos est de 15 s. Une alternance jeu 15 s / repos 15 s représente environ 30 % des séquences de jeu en match, puis l'alternance 7 s / 15 s repos environ 25 %.

Il faut accélérer par match environ 72 à 109 fois ( moyenne 88 )
Bloquer et changer de direction de 40 à 70 fois
6 tacles
11 têtes
14 dribbles
29 luttes sans ballon
26.5 avec ballon
50 à 55 contacts avec le ballon
D'après Dufour (1989) sur 90 mn de jeu on compte environ 60 mn de jeu effectif. Sur ces 60 mn, les joueurs selon les postes occupés, courent de 12 à 24 mn soit 20 à 40 %. Sur ce temps de course, en moyenne 3 km de marche, et 7 km de course. Ces 7 km de course se composent en 64 % de course lente aérobie, 24 % de course à allure anaérobie (environ 80 % de P.M.A.) et 14 % de course à allure de 27 km/h environ).

les temps de repos :
Il me semble que ce paramètre est une caractéristique importante de différenciation entre les niveaux, bien qu'il y ait très peu d'études scientifiques sur le niveau régional ou le petit niveau national. Les temps de repos ( marche ou course lente ) occuperait environ 30 %du temps de jeu (en 89 ) , il semblerait qu'il ait diminué de nos jours. Il me semble, par observations empiriques, qu'il pourrait atteindre 40 % au niveau régional et 50 % au niveau départemental.

Conséquences :

En se référant à l'accumulation statistique des observations réalisées au cours des matches, selon les postes, il est possible d'établir un profil des exigences et un portrait robot du joueur de haut niveau actuel. D'une manière générale, une bonne vitesse de déplacement et d'exécution de techniques efficaces, une bonne puissance musculaire mais surtout une bonne aptitude à récupérer entre deux actions intenses et souvent répétées, constituent les capacités indispensables du footballeur moderne. Une bonne capacité aérobie préalablement développée contribue très activement à la récupération de la puissance musculaire au cours de répétitions d'actions brèves et intenses. En outre, une bonne capacité aérobie est aussi nécessaire pour soutenir un match de 90 minutes ; surtout pour les milieux de terrain et les arrières latéraux. Je peux, à partir de ces conséquences, dégager des lignes directrices de la préparation physique sur lesquelles je vais m'appuyer pour élaborer mon travail. ( individualisation, intermittent, vitesse etc..) Le football est caractérisé par des sollicitations de type intermittent pour la plupart explosives.

Evolution au cours des années :

L'évolution actuelle du football tendrait à être plus qualitative et intensive que quantitative, c'est à dire que la distance totale de course tend à diminuer tandis que le nombre d'actions intenses tend à augmenter ( cela n'est pas sans avoir des conséquence sur la préparation physique et l'évolution de celle-ci).

Modalités de déplacement en fonction du poste (D1 ou niveau européen):

Les distances les plus longues sont parcourues par les milieux de terrain et les arrières latéraux, alors que les arrières centraux parcourent les distances les plus courtes ; les attaquants se situent entre ces deux extrémités. Les attaquants et les défenseurs latéraux présentent généralement des données supérieures en sprints et en courses intenses, alors que ce sont les défenseurs centraux avec lesquels on relève les données les plus faibles. Les milieux de terrain produisent des valeurs plus proches de celles observées chez les attaquants. Quel que soit le poste les distances des sprints et courses intense se situent entre 3,5 m et 60 m. Par contre, selon les postes, le nombre de sprints et courses intenses est très variable. Selon le poste qu'il occupe dans le jeu, chaque joueur n'est très fortement sollicité au plan physiologique qu'entre 13 % et 15 % de la durée d'une rencontre . Les durées de récupération entre les sprints ou les courses intenses sont aussi très variables. L'attaquant et le milieu de terrain présentent les intervalles les plus réduits.

Caractéristiques des fibres musculaires du footballeur :

Comme dit Bosco : "Par rapport au travail des muscles nécessaires pour un match de football et au travail musculaire lorsque l'on fait un sprint ou un mouvement rapide, les fibres qui sont principalement sollicitées sont les fibres blanches (FT)". Successivement, quand le joueur revient dans sa zone, lentement ou en marchant, ce sont les fibres rouges (ST) qui sont à leur tour sollicitées. On peut remarquer que les fibres rouges et les fibres blanches ont un rôle différent correspondant au type et à la qualité musculaire demandée. Il est sans doute évident que le rôle des FT et des ST est irremplaçable aussi bien du point de vue biomécanique que du point de vue métabolique. Les FT sont activées le plus souvent pendant les actions rapides et causent automatiquement la formation de l'acide lactique. Au contraire, les fibres rouges sont importantes pendant les mouvements lents et ont la fonction d'épurer l'acide lactique. Elles régénèrent l'équilibre métabolique qui est toujours altéré par le mouvement que le jeu demande. Selon une estimation théorique, Bosco (1976) supposait que le pourcentage de FT détenu par un footballeur était en moyenne de 50 %. Evidemment, cette estimation provient de l'étude comparative de l'activité sportive des joueurs et ne se rapporte pas au type d'entraînement fait. En effet, l'entraînement ne transforme pas cinétiquement la composition des fibres, mais elle doit être attribuée à une situation anatomique génétiquement prédéterminée qui les a préparé à l'activité sportive spécifique qu'ils ont entrepris. L'hypothèse que les joueurs de football aient ce pourcentage de fibres, naît du fait que ces sujets sont soumis à une activité dans laquelle ils sont engagés d'une façon intense. Donc la sélection des joueurs dans ce sport, comme dans toutes les activités sportives, est déterminée principalement par rapport à un facteur génétique. Les recherches successives ont confirmé les hypothèses de Bosco. Jacobs (1982) a découvert, à la suite de prélèvements biopsiques sur le muscle vaste latéral, une moyenne d'environ 60 %, tandis qu'une moyenne de 52 % de FT a été présentée par Apor (1988). Récemment, Bosco a estimé, avec une méthode indirecte et non traumatique, que pour 22 joueurs professionnels, les FT sont en moyenne de 55 %.

Les sources d'énergie stimulées par le type d'activité :

70.8 % Aérobie ( glycolyse et lipolyse )
14.3% Course intense VMA
14.9% Anaérobie alactique

Toutes les sources d'énergie, aérobie ou anaérobie sont stimulées par le type d'activité. La différence est dans l'intensité de l'effort. Quand cet effort dépasse un pourcentage déterminé par rapport aux capacités maximales de l'individu, le mécanisme anaérobie est stimulé, qu'il soit lactique ou alactique, sur la base de l'intensité et de la durée de l'effort. Pour un athlète physiquement évolué (et donc qui a déjà atteint ou qui est en train d'atteindre une certaine maturité) qui joue eu football, l'importance du mécanisme aérobie peut être caractérisé par la capacité à supporter une charge de travail volumineuse mais d'intensité réduite, et par la capacité de se déplacer sur le terrain de jeu toujours à une intensité peu élevée (vitesse égale à 65 - 70 % du maximum) avec une dépense d'énergie qui ne doit pas entamer les réserves d'énergie intrinsèque des muscles mais SURTOUT par la capacité à répéter les sprints ou les actions intenses à une intensité le plus proche possible du maximum pendant 90 minutes. Ce sont les efforts dus à des déplacements tels que : Suivre l'action de ses coéquipiers sans y participer directement mais en étant prêt à aider. Se replier à une vitesse raisonnable pour les joueurs du milieu de terrain ou pour les défenseurs à la fin d'une action d'attaque. La source d'énergie est dans ces cas en grande partie de type aérobie selon le degré de développement de la puissance du mécanisme aérobie lui-même.

L'importance du mécanisme anaérobie est sans doute majeure car la plupart des actions caractéristiques du jeu demande une grande rapidité d'exécution, une haute intensité (sprint, arrêts rapides, changements rapides de direction, déplacements rapides dans toutes les directions, tirs) et de toute façon une grande force (nouveaux tirs, sauts dans toutes les directions, démarrages en arrêt ou bien en mouvement), soit absolue (reculer ou se déplacer de côté en changeant la direction avec les jambes demi-pliées pour marquer l'adversaire, résister à l'adversaire qui pousse ou qui s'appuie). Tous ces éléments se rapportent au mécanisme anaérobie alactique.

La filière lactique : En général, elle est peu sollicitée pendant un match de football. Elle peut l'être lors de phases de jeu particulières comme le pressing ou un replacement après une longue course. Elle dépend des masses musculaires mises en jeu ( BANGBO 97 ), du moment du match, du niveau du jeu, du poste occupé, des qualité des fibres musculaires

La filière alactique: parce que la durée de ces efforts est contrôlée pendant un certain temps (7" - 8 " plus ou moins selon l'intensité) et est suivie par des moments de récupération où le joueur marche, se déplace lentement, et pendant lesquels il y a la re-synthèse des substances d'énergie dépensées. Pendant toutes ces actions, il existe un minimum de composante lactique. C'est pour cela qu'en deuxième mi-temps, il arrive souvent que le niveau du lactate soit faible, par manque de réserves en glycogène. Evidemment, cela se produit pendant un match très "dur" où les réserves d'énergie doivent être très importantes pour permettre de soutenir des efforts répétés du genre anaérobie alactique et aussi lactique. Plus importante que les réserves, il y a l'activation enzymatique de ces processus. Tout cela ne peut être obtenu qu'après un bon entraînement orienté sur la force rapide, la vitesse, la résistance spécifique, c'est à dire la résistance aux répétitions d'efforts rapides et intenses qui consistent en gestes cycliques et acycliques introduits sur une bonne base de puissance aérobie. Il s'agit, à part le gardien de but, d'une activité mixte aérobie anaérobie lactique et alactique. Quelques méthodes de préparation, spécialement celles d'il y a quelques années, étaient les plus centrées sur l'activité aérobies. Aujourd'hui on essaie de considérer toutes les composantes demandées sans oublier que la chose la plus importante est d'être capable de répéter les gestes spécifiques (surtout en anaérobie alactique) avec continuité et avec la meilleure efficacité possible.

 

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