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Depuis leur découverte,
les rythmes biologiques s'opposent à l'idée d'une stabilité du milieu
intérieur. Ils remettent en cause la validité de nombreuses méthodes
expérimentales. L'homéostasie n'est plus un principe général et
universel. Les rythmes ont une origine endogène, liée aux propriétés
des systèmes biologiques et aux particularités génétiques des êtres
vivants.
L'organisme humain utilise
en permanence des substrats énergétiques pour maintenir ses fonctions
vitales alors que la fourniture de ces substrats par l'alimentation
est périodique. De ce fait, l'organisme a développé des processus
d'adaptation permettant le stockage de l'énergie absorbée en excès
pendant les repas et sa libération durant les périodes inter-prandiales.
Dans les pays développés,
la période de jeûne, pour la majorité de la population, ne dépasse
pas les 12 heures de jeûne nocturne. Néanmoins, cette période d'abondance
alimentaire est extrêmement récente dans l'histoire de l'humanité.
Un organisme animal ou humain, en fonction du programme génétique
de son espèce, atteint à l'âge adulte une taille et un poids corporel
qui demeurent approximativement stables. De même la composition
corporelle est grossièrement identique chez tous les adultes de
l'espèce. Ces constantes impliquent l'existence d'une double régulation
fondamentale, celle du bilan des entrées et dépenses énergétiques,
celle du bilan des entrées et pertes spécifiques de matières dont
l'organisme est construit.
Les possibilités d'adaptation
des dépenses et des pertes de matières étant très limitées, l'effecteur
principal de la régulation est évidemment la prise alimentaire.
L'étude des phénomènes alimentaires devra donc rendre compte de
la sélection et de l'ingestion en quantités appropriées des " aliments
" c'est-à-dire des substances qui sont sources d'énergie, sources
de matériaux de structure et encore sources d'éléments indispensables
à la transformation des dites substances en produits que l'organisme
peut utiliser. La première étape de la nutrition est la recherche,
la sélection, l'ingestion active des aliments. Dans toutes les espèces,
la prise alimentaire est un phénomène discontinu qui permet malgré
des dépenses, certes variables mais cependant continuelles, l'accomplissement
d'autres comportements, le repos et la survie en cas de disette.
Dans un environnement hétérogène, l'homéostasie est rendue possible
par l'existence de réserves qui, pour remplir leur rôle, doivent
être maintenues relativement constantes.
Périodiquement, le comportement
alimentaire est activé et une réserve de petite dimension (dimension
du repas), en fait externe, est constituée. Son utilisation, après
digestion et absorption, dépend des dépenses courantes de l'organisme
mais surtout elle est modulée par la mobilisation ou la restauration
nécessaires des réserves internes (réserves glycogéniques quantitativement
peu importantes et réserves adipeuses).
Cycle d'alimentation et de repos digestif : La régulation du métabolisme
nutritif au cours des différents états nutritionnels chez l'homme
On définit trois
états successifs en physiologie de la nutrition :
- l'état nourri correspond à la période pendant laquelle des nutriments
ingérés arrivent du tube digestif dans la circulation. Selon le
type de nutriments, il dure entre 3 et 8 heures après un repas ;
- l'état post-absorptif correspond aux 12 à 18 heures suivant l'état
nourri, c'est-à-dire en pratique le matin à jeun ;
- Il est suivi par le jeûne, soit court (2 à 3 jours), soit prolongé
(supérieur à 3 jours).
a) A l'état post-absorptif,
la synthèse, la protéolyse et l'oxydation sont à leur niveau basal,
la protéolyse étant légèrement supérieure à la synthèse et l'organisme
étant donc en bilan négatif. Ce niveau basal de renouvellement protéique
dépend des apports protéiques des jours précédents, il est accéléré
en cas d'apports importants, réduit en cas d'apports faibles. Au
niveau tissulaire, dans cette circonstance, le muscle est un producteur
net d'acides aminés en quantité modérée.
b) Lors d'un repas (état
nourri) : par des mécanismes liés à la fois à l'apport en substrats
et à l'hyper-insulinisme, l'organisme est alors en bilan positif.
L'oxydation des acides aminés dans le muscle (pour les acides aminés
branchés) et surtout dans le foie, augmente massivement ce qui correspond
à un azote urinaire élevé. Cette augmentation est proportionnelle
aux apports protéiques et correspond pour l'organisme à un moyen
d'éliminer les acides aminés excédentaires, le but recherché étant
l'obtention à la fin d'un nycthémère (état nourri + état post-absorptif)
d'un bilan azoté neutre. Ceci explique l'impossibilité d'augmenter
la masse protéique de l'organisme par simple augmentation des apports
protéiques. En ce qui concerne la synthèse et la protéolyse, le
gain protéique est obtenu au niveau du foie, essentiellement par
réduction de la protéolyse et au niveau du muscle (qui à l'état
nourri stocke des acides aminés) par augmentation de la synthèse
protéique, au moins chez l'animal jeune en croissance. Au niveau
du corps entier, les données restent plus controversées : il existe
indiscutablement une réduction de la protéolyse globale au moment
du repas et peut-être une augmentation modérée de synthèse.
c) L'organisme repasse
ensuite à l'état post-absorptif puis au jeûne court : de multiples
modifications hormonales (diminution de l'insulinémie) et des métabolismes
(augmentation de la néoglucogenèse, de la lipolyse puis de la cétogenèse)
vont survenir. Lors du jeûne court, le bilan azoté est initialement
fortement négatif avec des pertes azotées importantes. A cette phase,
la protéolyse est élevée, le muscle fournissant des acides aminés
pour la néoglucogénèse et la synthèse protéique diminue lentement.
d) Au cours du jeune
long, l'excrétion azotée va diminuer pour se stabiliser aux environs
de 50 mg/kg.jour, ce qui constitue les pertes azotées obligatoires.
La protéolyse reste bien sûr supérieure à la synthèse (d'où le bilan
négatif) mais, globalement le renouvellement protéique tend à diminuer
avec des valeurs de protéolyse qui sont rapidement inférieures à
ce qu'elles sont à l'état post-absorptif. Cette épargne azotée relative,
permettant de minimiser la réduction de la masse protéique, est
un mécanisme essentiel de défense au cours du jeûne chez l'homme
et les mammifères. Il permet une survie prolongée de 40 à 60 jours,
le décès survenant lorsque la masse protéique descend en dessous
d'une valeur que l'on peut estimer à 50-60 % de la masse initiale.
Le mécanisme d'épargne azotée relative reste inconnu, il ne semble
pas hormonal, mais dépendrait plutôt des substrats énergétiques
privilégiés au cours du jeûne que sont les acides gras et les corps
cétoniques.
A
quel moment le signal hypoglycémique est déclenché par l'acte alimentaire
chez le sujet en conditions stables ayant continuellement des aliments
à disposition ?
Une expérimentation a
permis de montrer que tous les repas spontanés sont précédés d'une
chute de la glycémie. Cette baisse progressive commence 5 à 6 min.
avant le début de l'ingestion et se poursuit pendant environ 3 min.
après ; elle est suivie de l'hyperglycémie post-ingestive. Une réplique
des précédents travaux réalisée aux États-Unis en 1985 a confirmé
l'existence de cette hypoglycémie pré-prandiale et le même phénomène
a été mis en évidence chez le sujet humain, privé de ses repères
horaires, qui demande spontanément son repas. Ainsi, une corrélation
temporelle était établie entre un événement métabolique et un événement
alimentaire : chez le sujet omnivore (dont le régime est en fait
majoritairement glucidique) nourri ad libitum, non perturbé, tout
repas spontané suit une hypoglycémie et toute hypoglycémie de ce
type précède un repas. En absence d'aliments le phénomène pré-prandial
a lieu. Cette hypoglycémie est alors rapidement, mais momentanément,
corrigée (20 min. environ), puis une seconde hypoglycémie, moins
bien corrigée que la première, apparaît et entraîne un repas si
les aliments sont disponibles. De la même façon, il a été montré
que toute intervention qui prévient la chute pré-prandiale de la
glycémie retarde le repas. Celui-ci n'intervient que lorsque la
glycémie baisse à nouveau. Qu'une légère glucopénie joue un rôle
comme signal de " faim " déclenchant la prise alimentaire n'est
plus une hypothèse. Cette " théorie glucostatique " est expérimentalement
prouvée par l'ensemble des travaux qui ont établi qu'un manque de
disponibilité en glucose - et non en métabolites énergétiques en
général - pour les tissus déclenche la prise alimentaire. à Le dernier
repas avant une compétition importante doit donc se faire au minimum
3 heures auparavant. Un apport glucidique trop important avant une
compétition peu apporter une hypoglycémie prononcée néfaste pour
la performance.
LA
FONCTION DIGESTIVE ET L'EXERCICE : REGARD SUR LES BOISSONS D'EFFORT
Vidange gastrique et
exercice La vidange gastrique et donc la digestion sont nettement
diminuées lors de l'exercice intense (70% à 80% de VO2max). Même
un exercice modéré après un repas léger diminue la vidange et réduit
les sécrétions gastriques. Des exercices moins intenses comme la
marche accélèrent au contraire la vidange gastrique et ne diminuent
pas les sécrétions. Les études confirment que seuls les exercices
intenses gênent la vidange gastrique.
Pour des efforts moins difficiles, la vidange gastrique ne semble
guère différente de celle du repos. Absorption intestinale et exercice
L'absorption intestinale est retardée lorsqu'on s'alimente pendant
un exercice d'endurance. En effet, la plupart des solutions glucidiques
doivent stagner quelques instants dans l'estomac pour pouvoir être
mélangés aux sécrétions gastriques.
Pendant ce temps, les liquides sont absorbés par l'intestin grêle.
L'absorption intestinale à l'exercice peut être perturbée par beaucoup
de paramètres comme le type d'exercice réalisé, la température ambiante,
la présentation des aliments. Les boissons de l'effort Les solutions
glucidiques quittent plus lentement l'estomac que l'eau ou une solution
faiblement concentrée de chlorure de sodium.
On a montré que le contenu
calorique et la concentration sont des facteurs essentiels de la
vitesse de vidange gastrique et de l'absorption intestinale. Les
solutions les plus riches (les plus sucrées) restent plus longtemps
dans l'estomac. Les boissons concentrées à moins de 2.5g de sucre
pour 100ml d'eau passent très vite au niveau de l'estomac mais ces
concentrations n'ont que peu d'effet sur les réserves énergétiques
du corps. Seules les boissons concentrées à plus de 12g de glucose
pour 100ml d'eau apportent l'énergie nécessaire à l'exercice mais
ces boissons causent des sensations inconfortables car le mélange
stagne plus longtemps dans l'estomac.
Lors d'un stress extrême
comme l'exercice en ambiance chaude (supérieur à une heure), l'eau
est la boisson la plus demandée. Une bonne solution peut être d'y
ajouter des glucides. L'adjonction de 4 à 8g de glucides pour 100ml
d'eau ne doit pas compromettre le passage de l'eau à travers les
différents tissus.
Boire 100 à 150 ml de celle solution toutes les 15 minutes doit
réduire le risque déshydratation et d'hyperthermie, tout en apportant
un supplément d'énergie.
Variation
du temps de digestion des lipides
- Les LIPIDES : Il est à noter que leur présence dans l'alimentation
ralentit la vidange gastrique. Une partie de ces lipides arrive
au foie sous forme de phospholipides par le système porte, le reste,
principalement des triglycérides, arrive par le canal thoracique
sous forme de lipoprotéines particulières : les chylomicrons. Après
hydrolyse des triglycérides libérés, ces AGNE pourront avoir différents
devenirs :
- incorporation à des lipoprotéines pour être libérés dans le sang
;
- oxydation en Acétyl CoA qui pourra, soit être totalement oxydé
dans le cycle de Krebs, soit être transformé en corps cétoniques.
Les substrats arrivant aux tissus pourront être soit oxydés soit
stockés. Au cours de la période postprandiale, le métabolisme des
substrats est orienté, chez le sujet au repos, vers leur stockage.
Les formes de réserve d'énergie de l'organisme sont le glycogène
et les triglycérides. Le métabolisme du glucose après un repas va
nous fournir un exemple des mécanismes adaptatifs mis en jeu au
cours de cette période. à Il est donc important de limiter la prise
de lipides avant une compétition ou une pratique sportive intensive
car cela limite la vidange gastrique donc diminue la performance
sportive.
Relation
entre taille des repas et fréquence de prise alimentaire
L'étude des relations
entre taille du repas et durée de la satiété post-prandiale chez
le sujet en alimentation spontanée démontre que la stimulation à
manger et sa fréquence dépendent de la vitesse d'utilisation, de
repas à repas, du glucose absorbé. Cette vitesse est modulée par
l'utilisation des autres métabolites énergétiques apportés par le
repas ; elle est aussi modulée par le retrait ou l'apport au pool
général des métabolites respectivement utilisés à la constitution
de réserves ou en provenant. Û En résumé, il semble que le signal
interne dit " de faim " qui déclenche le comportement alimentaire
soit un phénomène glucopénique discret, induit par l'épuisement
imminent de la réserve gastro-intestinale, auquel des cellules nerveuses
centrales hypothalamiques participant à l'élaboration de ce comportement
sont sensibles. Dans cet état métabolique le sujet " se dirige "
vers ce qui peut être un aliment en prend connaissance et le reconnaît
grâce à l'analyseur sensoriel périphérique. N.B. : Les résultats
des différentes expériences sur les rythmes biologiques ont démontrés
que le rythme spontané de la principale prise alimentaire se situe
avant la période de sommeil.
Les
rythmes annuels
Les facteurs de variabilité
de la dépense énergétique sur l'ensemble de la vie : Évaluation
de la dépense énergétique et des besoins énergétiques en fonction
de l'âge : La dépense énergétique totale évolue en fonction de l'âge,
et par conséquent les besoins énergétiques sont fonction de l'âge
des sujets. Les besoins énergétiques optimaux sont définis comme
l'apport alimentaire nécessaire au maintien de la santé, à la croissance
des enfants et à un niveau d'activité physique approprié. Ces besoins
sont environ de 120 kcal/kg x jour chez l'enfant prématuré, de 100
kcal/kg x jour pendant la première année de vie, de 80 kcal/kg x
jour à 10 ans, et de 45 kcal/kg x jour dès l'âge de 20 ans. Ces
différences de besoins énergétiques sont dues en majeure partie
à des différences d'activité physique et, pour le nouveau-né, au
coût énergétique de la croissance.
Le coût énergétique
de la croissance représente environ 50 % de l'énergie ingérée pour
l'enfant prématuré, mais cette proportion diminue beaucoup dès la
première année de vie. Le coût énergétique de la croissance inclut
deux composantes : la valeur énergétique des tissus gagnés (énergie
déposée) et le coût énergétique de la synthèse des constituants
des tissus. Chez les jeunes enfants, le coût énergétique global
de la croissance est environ de 5 kcal par gramme de tissu gagné.
Un prématuré peut gagner 12 g/kg x jour, ce qui correspond à un
coût de la croissance de 60 kcal, soit 50% de l'apport ingéré (120
kcal/kg x jour).
Variabilité interindividuelle
de la dépense énergétique chez l'adulte : Le facteur qui permet
de prédire le mieux la dépense d'énergie de 24 heures est la masse
de tissus maigres ; ce facteur explique 80 % de la variance entre
les individus. Le reste de la variance est principalement dû à des
différences d'activité physique spontanée. En outre, il existe des
différences de thermogenèse postprandiale, les sujets obèses ayant
une résistance à l'insuline présentent une thermogenèse diminuée.
Il est intéressant de relever que la variance résiduelle (non expliquée
par la masse de tissus maigres) du métabolisme basal est en grande
partie d'origine génétique, comme le montre des études sur la dépendance
familiale du métabolisme basal et la faible variabilité du métabolisme
basal entre jumeaux homozygotes.
Ces données montrent
que l'efficacité énergétique des processus métaboliques est en partie
déterminée génétiquement. Des sujets dont le métabolisme basal (ajusté
pour la masse de tissus maigres, l'âge et le sexe) est relativement
bas présenteraient un risque accru de prise pondérale par rapport
à des sujets dont le métabolisme basal est plus élevé. Ainsi, une
efficacité énergétique augmentée, une caractéristique métabolique
qui a pu être l'objet de sélection naturelle au cours des millénaires,
représente aujourd'hui un facteur de risque pour le développement
de l'obésité.
Fluctuation
des réserves énergétiques de l'adulte
Le maintien d'une glycémie
à un niveau minimum de 2,5 mmol.l (0,45 g/l) est indispensable au
fonctionnement cérébral. Les réserves de glucose circulant sont
quasi-nulles. Les réserves de glycogène sont épuisées dans le foie
en moins de 24 h de jeûne et, dans le muscle, en quelques jours
(noter que le glycogène musculaire est disponible exclusivement
pour le fonctionnement du muscle, il ne peut fournir directement
de glucose à la circulation du fait de l'absence dans ce tissu de
glucose6 phosphatase). Cependant, le pyruvate et surtout le lactate
fournis par la glycolyse musculaire peuvent passer dans le sang
et alimenter la néoglucogenèse hépatique (cycle de CORI). Ainsi,
la glycogénolyse musculaire peut participer indirectement au maintien
de la glycémie. C'est essentiellement l'augmentation de la néoglucogenèse
par le foie qui va dans un premier temps maintenir la glycémie.
Avant de décrire ces adaptations métaboliques, il est important
de préciser comment sont mesurés les flux de substrats énergétiques.
Dans les heures qui suivent cette période post-absorptive, la glycogénolyse
va être à son niveau d'activité maximum, si bien que 24 h après
le dernier repas, le glycogène hépatique est totalement épuisé.
Tableau I Consommation de glucose par l'organisme Tissus g/24h au
reposdurée du jeûne= 12h g/h effort maximum CerveauMuscleReinSang
120303034 53001,61,5 Total 214 308 à Un apport conséquent de glucose
(au minimum toutes les 8 heures) est indispensable tout au long
de la journée afin de prévenir les demandes importantes du cerveau
et du muscle.
Variation
du flux lipidique au cours de la nuit (jeûne de 12h)
A l'état post-absorptif
(le matin à jeun) environ 60 % de l'énergie non protidique est fournie
par l'oxydation des glucides et 40 % par l'oxydation lipidique.
Le tissu adipeux blanc dans lequel l'énergie est stockée sous forme
de triglycérides, libère son énergie sous forme d'AGNE et de glycérol,
ce dernier étant un substrat de la néoglucogenèse. à Pratiquer une
activité physique le matin à jeun permet au sportif d'habituer son
corps à puiser dans les réserves lipidiques idéal pour les sports
d'endurances.
Variation
du flux d'acides aminées au cours de la nuit (jeûne de 12h)
Le " turnover ", le
débit de renouvellement des protéines in vivo chez l'homme normal
est d'environ 200-300 g/J. Ce turnover est en fait très variable
d'un tissu à l'autre et d'une protéine à l'autre. Certaines protéines,
certains tissus sont renouvelés en moins de 48 h, d'autres en plusieurs
semaines. Il y a donc une relative importance du rythme des apports
en acides aminées lorsque le sportif désir prendre de la masse musculaire.
Au cours du jeûne, les
réserves protéiques de l'organisme vont surtout être mobilisées
à partir du muscle. La protéolyse musculaire bien entendu libère
les 20 acides aminés constitutifs des protéines mais, du fait de
leur métabolisme intramusculaire, 80 % des acides aminés libérés
par le muscle sont représentés par l'alanine et la glutamine. Notons
que la production musculaire d'alanine est bien supérieure à la
proportion de cet acide aminé dans les protéines musculaires du
fait de la trans-amination du pyruvate qui donne de l'alanine (cycle
de FEUS). Néanmoins, au cours du jeûne, la concentration plasmatique
de ces acides aminés ne se modifie pas car ces acides aminés vont
être plus utilisés par le foie (néoglucogenèse) et le tube digestif.
Par contre, au cours du jeûne, on note une augmentation des acides
aminés branchés, leucine, isoleucine et valine, du fait d'une diminution
de leur utilisation périphérique.
CONCLUSION
La découverte des rythmes
biologiques est un évènement d'une extrême importance et nôtre médecine
moderne, soi-disant scientifique, ne l'est pas : négliger les rythmes
des êtres vivants, c'est parler de la mer et oublier ses marées,
ses courants et ses vagues. C'est voir la position moyenne verticale
du balancier de l'horloge et ignorer son mouvement de va et de vient.
L'importance des rythmes est évidente pour les décalages horaires,
le travail de nuit, les rythmes scolaires, le sommeil et l'alimentation…
Mais ces rythmes biologiques conduisent à une réflexion beaucoup
plus profonde. Tous ces phénomènes devraient conduire au chaos,
et non à la vie. A partir d'un tel enchevêtrement de rythmes et
de pulsations, comment la vie est-elle possible ? Quels sont les
dynamismes qui ordonnent cette multiplicité rythmique et font de
chaque cellule et de chaque être vivant un microcosme ?
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